A cause de certains problèmes occasionnés par les énergies d'origine fossile, des possibilités d'utilisation d'autres types d'énergie ont été régulièrement explorées. Des recherches sont menées dans le domaine de la physique pour trouver des alternatives aux énergies fossiles : gaz, pétrole et charbon. D'autant plus qu'il faut se préparer à l'inévitable épuisement des ressources fossiles. A cela on pense à l'éolien, le solaire, la géothermie, l'hydraulique, la biomasse et le nucléaire comme alternatives. Mais plus d'un émettent des doutes quant aux inconvénients présentés par l'énergie nucléaire et pense que celle-ci ne saurait être une alternative aux énergies fossiles. Ainsi, le recours au nucléaire est certainement l'un des sujets les plus épineux concernant l'industrie énergétique. A la question de savoir si cette source d'énergie doit être utilisée, les arguments peuvent être scientifiques, économiques ou éthiques. Mais qu'en est-il exactement des avantages et inconvénients d'une telle solution proposée pour remédier au problème d'émission de gaz à effet de serre ?
L'énergie nucléaire est une réalité aujourd'hui, après 70 ans depuis la découverte de la fission nucléaire (1938-39) et la mise au point du premier réacteur nucléaire par le physicien italien Enrico Fermi en 1942. Grâce à la fission nucléaire, on produit de la chaleur transformable en électricité avec des rayonnements, des déchets plus ou moins radioactifs et de très faible émission de CO2. Autrement dit l'énergie nucléaire est produite par les noyaux des atomes qui subissent des transformations au niveau de réacteurs construits à cet effet.
Les années 1950 marquent le début de l'ère du nucléaire et la période 1960-80 constitue une phase de croissance pour plusieurs pays qui se lancent dans le développement de cette source d'énergie qui permet également de mener des programmes militaires grâce à la production de plutonium dans les réacteurs. Toutefois à partir de la fin des années 1980 l'euphorie fait place au recul dans l'industrie nucléaire mondiale. Deux événements d'envergure ont remis en question le développement du nucléaire. Il s'agit de l'accident de Three Mile Island aux Etats-Unis en 1979 et l'explosion de la Centrale de Tchernobyl en Ukraine en 1986.
Ces deux événements malheureux ont confirmé un diagnostic fondamental à savoir que le nucléaire exige des pays utilisateurs une maîtrise technologique rigoureuse et une vraie culture de sureté. Un diagnostic qui implique qu'on prend en compte des questions essentielles liées à l'utilisation de l'énergie nucléaire. Des questions[1] qui concernent la prolifération nucléaire, le devenir des déchets nucléaires, le financement des investissements et les ressources en uranium.
La production d'électricité à partir de l'énergie nucléaire n'émet que très peu de gaz à effet de serre en comparaison à la production d'électricité d'origine fossile. Sur ce point, pro- et antinucléaires se rejoignent. Mais le débat reste néanmoins entier sur le problème des déchets radioactifs, potentiellement dangereux pour l'environnement. Dans ce débat, une question fondamentale doit être posée : comment choisir entre un risque " infime ", mais aux conséquences potentiellement ravageuses (le nucléaire) et un risque certain (les gaz à effet de serre), mais dont les conséquences sont longues à se dessiner et contre lesquelles des moyens de lutte peuvent être mis en oeuvre ?
Une telle question (et bien d'autres encore) montre clairement que le nucléaire n'est pas arrivé à s'imposer comme alternative incontestable aux énergies fossiles.
La préservation de l'environnement reste le principal défi que doit relever l'industrie énergétique. Et selon les données actuelles un tel défi ne sera pas évacué par l'utilisation de l'énergie nucléaire comme alternative à l'exploitation d'énergie d'origine fossile, responsable d'émission de gaz à effet de serre occasionnant le réchauffement climatique.
Gérald CASSIS
Membre du Comité Jeunes Reporter Médiaterre
Port-au-Prince, Haïti.
[1] On abordera ces questions en details dans le cadre d'un autre article.
07/10/24 à 12h30 GMT