Des experts ont démontré aujourd'hui le lien entre droits de l'homme et droits de la planète, car " lorsqu'on surexploite l'eau et les sols, c'est au droit à l'alimentation qu'on touche ". Ces experts répondaient à l'invitation de l'Assemblée générale de réfléchir aux moyens de promouvoir une approche globale du développement durable en harmonie avec la nature et à la qualité des indicateurs qu'il faut pour mesurer un tel développement.
Nous serons 7 milliards d'habitants en juillet 2011 et nous consommons déjà au-delà des capacités de régénération de la planète, a prévenu le Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales et Secrétaire général du Sommet de la Terre que la ville de Rio accueillera, pour la deuxième fois, en 20 ans, l'année prochaine.
M. Sha Zukang a insisté sur le fait que " notre survie dépend des choix judicieux que nous ferons sur les moyens de coexister avec la Terre nourricière ". Le mot " sagesse " est revenu plusieurs fois dans la bouche des intervenants dont la plupart, à l'exception notable des États-Unis, a lancé un appel pressant à l'avènement d'unenouvelle architecture de la gouvernance mondiale de l'environnement véritablement indépendante, contrairement, selon eux, au Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE).
Une telle architecture devrait intégrer droits de l'homme et droits de la nature puisque, comme l'a dit la fondatrice d'une organisation non gouvernementale (ONG) indienne, " quand onsurexploite l'eau et les sols, c'est au droit à l'alimentation qu'on touche ". Dans ce contexte, l'idée même de croissance économique et de son indicateur, le produit intérieur brut (PIB), a été bousculée.
Le PIB, a expliqué un expert du Ministère français des affaires étrangères, est davantage un indicateur d'activités économiques qu'un indicateur de bien-être. Il a prôné, avec d'autres, des indicateurs fondés sur les revenus qui, par exemple, bénéficient directement aux ménages. L'expert français a annoncé la tenue, le12 octobre 2011, soit à la veille du Sommet du G-20, d'une conférence sur la mise en oeuvre des recommandations du rapport " Stiglitz-Sen-Fitoussi 2009 " sur la mesure des performances économiques et du progrès social.
La réunion a été ouverte par la Vice-Secrétaire générale de l'ONU, Mme Asha-Rose Migiro qui s'est élevée contre le postulat selon lequel " découpler la croissance de la pollution et de la surexploitation des ressources naturelles serait un frein au développement ". Le représentant de la Bolivie dont le pays est à l'origine de la proclamation du 22 avril comme Journée internationale de la Terre nourricière, s'est dit attristé de constater avec Victor Hugo " que la nature parle et que l'homme n'écoute pas ".
" Discuter de la survie de la nature, c'est discuter de la survie de l'humanité " a dit M. Martin Khor, Directeur exécutif du South Center et animateur des débats. Plusieurs délégations ont souligné l'importance du rapport " Harmonie avec la nature* ", dans lequel le Secrétaire général montre comment les modes de consommation et de production du XXIe siècle ne prennent pas suffisamment en compte la relation intime entre l'homme et son environnement.
C'est le 20 décembre dernier que l'Assemblée générale a adopté la résolution intitulée " Harmonie avec la nature** ", qui demande la tenue d'un dialogue interactif sur les moyens de promouvoir une approche holistique du développement durable, en harmonie avec la nature et sur le partage des expériences nationales.
Source : ONU
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09/12/24 à 11h08 GMT