À l'horizon 2050, près de 80% de l'approvisionnement énergétique mondial pourraient être couverts par les énergies renouvelables si des politiques publiques adaptées sont mises en place, soulignent les auteurs du Rapport spécial sur les sources d'énergie renouvelables et l'atténuation des changements climatiques (SRREN), qu'a présenté le 28 juin au siège de l'ONU, le Président du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), M. Rajendra Pachauri.
" La science montre de façon claire que des actions doivent être prises à cet égard ", a déclaré M. Pachauri, au cours d'une conférence de presse tenue au Siège des Nations Unies, à New York. Nombre des options retenues par les quelque 120 experts internationaux de premier planqui ont planché sur le rapport sont " économiquement viables ", a-t-il également affirmé.
Le rapport SRREN, dont le " résumé à l'attention des décideurs ", a précisé M. Pachauri, a été approuvé lors de la onzième session des travaux du Groupe de travail III du GIEC, qui a eu lieu à Abu Dhabi, le mois dernier, propose une synthèse des connaissances sur les principales énergies renouvelables (biomasse, énergie éolienne, énergie solaire etc.), leurs coûts et leurs bénéfices, tout en examinant une série de scénarios possibles.
Les chercheurs ont ainsi constaté qu'un taux de pénétration accru des énergies renouvelables sur le marché pourrait aboutir à une réduction totale des émissions de gaz à effet de serre équivalente à 220 à 560 gigatonnes de dioxyde de carbone entre 2010 et 2050.
La fourchette haute des scénarios évalués, correspondant à une réduction d'environ un tiers des émissions de gaz à effet de serre, et calculée sur la base de projections établies selon une hypothèse de maintien du statu quo actuel, permettrait de maintenir les concentrations de gaz à effet de serre à hauteur de 450 parties par million.
Il serait ainsi possible de se rapprocher de l'objectif visant à maintenir le réchauffement climatique de la planète en-dessous de la barre des 2ºC au cours du XXIe siècle, objectif reconnu dans les Accords de Cancún signés par les parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC).
Le rapport est organisé en 11 chapitres, dont six, à caractère technique (bio-énergies, solaire direct, géothermie, hydroélectricité, énergies marines, énergie éolienne), présentent successivement les potentiels; les technologies et les applications; les marchés et l'industrie; les impacts sociaux et environnementaux; et, enfin, les éléments de coûts et les potentiels de déploiement des énergies renouvelables.
Le GIEC a pour mission d'évaluer les informations d'ordre scientifique, technique et socio-économique nécessaires pour mieux comprendre les risques liés aux changements climatiques d'origine humaine, cerner les conséquences possibles de ce changement, et envisager d'éventuelles stratégies d'adaptation et d'atténuation.