source: GaïaPresse
Par Jessica Nadeau
La sécurité alimentaire des populations de la planète passe par l'agriculture familiale, estiment des représentants des paysans réunis à Rio par le Réseau Plus et Mieux en marge de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable.
" Le savoir et les ressources sont entre les mains des paysans, mais ce que l'on appelle l'économie verte veut avoir le contrôle de l'agriculture, faisant en sorte que les agriculteurs doivent non seulement faire face à la crise, mais également composer avec le tsunami des royautés qu'ils doivent payer (aux multinationales semencières)", dénonce Dr. Vandana Shiva, sommité mondiale reconnue pour sa lutte acharnée contre les organismes génétiquement modifiés (OGM).
Avec une dizaine d'autres spécialistes et représentants d'associations paysannes du monde, réunis à Rio dans le cadre d'un atelier parallèle sur la transition agricole, la directrice de l'Institut Navdanya dénonce un modèle économique qui favorise les profits au détriment des agriculteurs et de la sécurité alimentaire des peuples.
" Cette agriculture se base que sur la recherche de profits. Elle a endetté les agriculteurs d'un peu partout sur la planète et c'est pourquoi les petits agriculteurs sont en voie de disparaître, tant au nord qu'au sud. "
Elle donne l'exemple de l'Inde, son pays natal, où une multinationale a pris le contrôle de près de 95% de la distribution des semences et des intrants agricoles dans la dernière décennie. Il est interdit aux paysans de conserver et de réutiliser les semences brevetées dans les champs. Selon certaines estimations, ces contraintes auraient causé le suicide de 25 000 paysans.
Vandana Shiva réfute l'idée que l'agriculture doit être intensive pour être productive. " Plus les fermes sont petites, plus elles sont diversifiées et plus bénéfiques elles sont pour les agriculteurs ", martèle-t-elle.
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07/10/24 à 12h30 GMT