La Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (CITES) a annoncé vendredi qu'elle avait reçu, de la part des Etats parties, 67 propositions de modification de ses listes d'espèces protégées, avant la date limite du 4 octobre.
Emanant de plus de 50 pays, ces propositions visent à ajuster les règles du commerce international des espèces sauvages, en améliorant la protection et l'utilisation durable d'espèces marines, dont plusieurs espèces de requins, et d'espèces d'arbres, dont plus d'une centaine originaires de Madagascar, indique la CITES dans un communiqué.
Elles concernent également la protection de populations de vigognes en Equateur, de tortues d'eau douce, de grenouilles, de crocodiles, ainsi que de certaines plantes ornementales et médicinales et de nombreuses autres espèces animales et plantes. Des propositions concernant les éléphants, les rhinocéros blancs et les ours polaires ont également été soumises.
Une liste provisoire des propositions est consultable sur le site internet de la CITES. Les propositions seront affichées dans leur intégralité au cours des prochains jours dans la langue dans laquelle elles ont été reçues, avec la liste finale des suggestions et un appel aux commentaires de la part des Etats parties et des organes intergouvernementaux compétents en matière de conservation de la faune marine et de la flore.
Les gouvernements statueront sur ces propositions d'amendement des Annexes de la CITES lors de la Conférence mondiale sur la vie sauvage qui se tiendra du 3 au 14 mars 2013 à Bangkok, en Thaïlande, et qui marquera le 40ème anniversaire de la Convention.
Lors de cette conférence, les Etats membres devront également examiner comment la CITES pourrait intensifier les efforts pour lutter contre le trafic illégal d'ivoire d'éléphant et de cornes de rhinocéros, de grands fauves d'Asie, de grands singes et d'autres espèces menacées.
La conférence sera aussi amenée à décider si la CITES devrait adopter le Fonds pour l'environnement mondial comme mécanisme financier pour aider les pays à remplir leurs obligations en matière de protection des espèces et à décider si le 3 mars, jour de l'adoption de la CITES à Washington en 1973, devrait être proclamé par l'ONU Journée mondiale des espèces sauvages.
" 2013 marquera le 40ème anniversaire de la CITES et sera une année cruciale pour la faune et la flore sauvage ", a déclaré John Scanlon, le Secrétaire général de la Convention. Affirment que la CITES est " connue pour prendre des décisions qui ont un impact sur le terrain ", il a affirmé que le résultat de la conférence de Bangkok " serait déterminant pour l'avenir de nombreuses espèces de plantes et d'animaux ".
Les Annexes de la CITES contiennent les listes des espèces qui pourraient être menacées et dont le commerce est règlementé par un système de permis (Annexe II) et des espèces qui sont d'ores et déjà menacées d'extinction et dont le commerce est interdit (Annexe I).
Les gouvernements proposent parfois de retirer certaines espèces de ces listes, soulignant que celles-ci sont des instruments évolutifs et que le succès du processus régulatoire de la CITES permet de ramener les populations de certaines espèces à des niveaux plus viables.