De nombreux changements dans l'environnement ont été répertoriés au Burkina Faso.
Le plus marquant et le plus fréquemment mentionné de ceux-ci concerne la dynamique pluviale. En effet, l'on a noté une diminution majeure de la pluviométrie dans les régions du Centre et du Plateau central. Ces diminutions s'appliquent d'ailleurs à l'ensemble des régions du Burkina Faso, particulièrement les zones sahéliennes et soudano sahéliennes. De plus, les variations pluviométriques ne touchent pas seulement la quantité des pluies, mais aussi leur répartition spatio-temporelle. Alors que certaines régions ou sous-régions font face à de graves sècheresses du fait de la diminution de la quantité de pluie, d'autres par contre, sont confrontées aux problèmes d'inondations. La diminution de la pluviosité est aussi accompagnée par une prolongation de la saison sèche et un raccourcissement de la durée de la saison des pluies. Les saisons sont également quelque peu décalées dans le temps. Par ailleurs, il nous est rapporté que l'intensité des pluies est changée.
Un autre élément de changement qui fut relevé est l'augmentation de la température. "La chaleur a augmenté depuis qu'il y a moins de pluie; depuis quelques années, l'intensité de la chaleur a augmenté; il ne faut plus sortir au zénith". Ce sont là quelques-unes des impressions recueillies auprès des burkinabé concernant la température au pays.
Avec la diminution des pluies et l'augmentation de la température, la sécheresse et la désertification ont été le plus fréquemment nommées au registre des éléments perturbateurs. L'avancement à grands pas du désert vers le sud et l'augmentation de l'aridité des sols sont des changements notables.
Ces transformations sont de plus assorties de changements au niveau de la végétation. Il est noté selon les endroits un recul de la végétation, une diminution de certaines espèces ou encore la disparition de certaines d'entre elles. Il est rapporté la mort de forêts entières vers le nord qui donne maintenant l'allure d'interminables cimetières de végétation. Les espèces végétales ont tendance à migrer vers le sud où la pluviosité est plus favorable que dans le nord. L'on a aussi remarqué que bien que certaines espèces se font de plus en plus rares, d'autres semblent de plus en plus fréquentes et envahissent certaines parties du territoire.
L'affectation des terres a par ailleurs vécu de vives modifications. Les terres, autrefois peuplées d'une vaste biodiversité se sont vues une à une transformées en terres agricoles. Ce changement de vocation des terres a pris une telle importance que leur disponibilité à l'état naturelle est devenue très limitée.
Avec la diminution de la couverture arbustive et végétale, un autre phénomène a pris place dans la région. Il s'agit de vents de plus en plus violents et chargés de poussière. La fréquence de ceux-ci a, semble-t-il, augmenté. Puisqu'on retrouve de moins en moins d'obstacles naturels au vent (arbres, végétation, etc.) celui-ci a libre cours partout où il va. Non seulement, il y est plus présent, mais plus rien ne freine sa vitesse qui a apparemment vivement augmenté.
Au niveau de la démographie, on remarque une importante augmentation de la population humaine, mais aussi animale. Les humains se concentrent de plus en plus dans les villes qui s'étalent sans arrêt et les pratiques pastorales augmentent à grand rythme afin d'essayer d'accoter les demandes alimentaires.
07/10/24 à 12h30 GMT