Un communiqué de presse de l'Ambassade des Etats-Unis à Dakar, publié le mercredi 10 avril 2013, indique que depuis 2007 le Gouvernement des Etats-Unis fournit une assistance au Sénégal dans sa lutte contre les invasions de mouches à fruits qui menacent les zones de production.
Ainsi du 16 au 19 mars 2013, Dr Connie Bacon, Conseiller sanitaire et phytosanitaire pour l'Afrique de l'Ouest de l'USAID/USDA et Dr Roger Vargas, chercheur entomologiste à l'USDA/ARS, ont accompagné Dr Kemo Badji du Département de la Protection des Végétaux (DPV), entomologiste en chef et responsable de la lutte biologique en Casamance, afin d'identifier les meilleurs sites de libération, et de rencontrer les producteurs de fruits, les organisations régionales et le Projet d'Appui au Développement rural en Casamance (PADERCA).
La région de la Casamance fournit 55% de la production de mangues au Sénégal, mais seulement 7% du marché. Les producteurs de fruits sont bien organisés en Casamance avec les petits producteurs qui prennent l'initiative de former des coopératives. Il y a eu des investissements réalisés par différents bailleurs de fonds dans les infrastructures telles que les installations de fabrication ou de transformation. Cependant en raison du problème des mouches à fruits, souvent les fruits, en particulier les mangues, sont d'une quantité insuffisante pour être emballés, exportés ou traités en fruits secs, jus de fruits ou gelées.
La région de Casamance a un grand potentiel, du au fait que la saison de production de mangues y est longue, de mai à octobre. Une fin de saison tardive qui donne à la Casamance un avantage sur le marché international, car elle produit des mangues fraîches longtemps après la fin de production des autres pays. Malheureusement, cette fin de la saison des mangues correspond aux plus fortes invasions de Bactrocera invadens entraînant des pertes de 60 à 80% de la récolte. Les zones entourant ces vergers de fruits divers sont densément boisées avec plus de 30 espèces de fruits sauvages, hôtes des mouches, qui poussent dans ces zones forestières. En raison de la présence de divers types d'arbres fruitiers, à la fois cultivés et sauvages, la lutte biologique est la meilleure solution pour obtenir le contrôle des mouches à fruits dans cette région sud du Sénégal, surtout lorsqu'elle
est associée à un programme de gestion intégrée des ravageurs. Trois sites du nord de la Casamance et trois autres dans le sud ont été identifiés comme sites potentiels pour la lutte biologique naturelle. Ces insectes bénéfiques seront envoyés dans les trois sites du sud d'abord, puis trois à cinq autres envois seront faits pour être distribués dans le nord et le sud de la Casamance.
L'espoir est que ces insectes bénéfiques s'implanteront et commenceront à contrôler l'invasion de ces mouches à fruits, ouvrant ainsi la voie à un programme de gestion intégrée de ces ravageurs. Cela permettra aux producteurs de fruits de la Casamance de fournir des fruits de qualité sur le marché.
Dr Arnaud Zagbaï
Source: United States Embassy (Dakar)
07/10/24 à 12h30 GMT