En général, la biodiversité renvoie à la diversité des espèces, de la génétique, des paysages, des formations végétales, etc. qui constituent le tissu vivant de la planète. Le vocable a fait son apparition en 1992 à Rio, au Brésil, à l'occasion du sommet mondial sur l'environnement et le développement durable. Près de deux décennies après, c'est cette question de biodiversité qui était du 13 au 17 septembre 2010 au centre des échanges des ministres et experts africains de l'environnement à Libreville. Première conférence panafricaine sur la biodiversité, la rencontre de Libreville a accouché d'une déclaration mettant en relief la position commune de l'Afrique lors des prochains rendez-vous internationaux sur la diversité biologique.
A commencer par la réunion de Nagoya (au Japon) en octobre 2010 autour de la Convention sur la biodiversité biologique (COB). Mais, pourquoi la rencontre de Libreville était si importante pour qu'autant de pays africains (28 Etats) s'y fassent représenter ? Certainement que l'on s'est rendu compte du côté africain de la nécessité de s'organiser pour mieux se faire entendre dans les instances internationales relatives de la biodiversité. En cela, la Conférence de Libreville mérite d'être saluée à sa juste valeur. Et c'est le lieu de féliciter le pays hôte, le Gabon qui en a pris l'initiative avec un ferme engagement des plus autorités dont le président Ali Bongo Ondimba.
Ce rendez-vous panafricain en valait la peine. Ne serait-ce qu'au regard du lourd tribut que les Etats africains paient pour la disparition des écosystèmes. En Afrique de l'ouest, les graves inondations auxquelles sont actuellement confrontées les populations nigériennes s'expliquent en partie par l'ensablement du fleuve Niger, perdant ainsi beaucoup de ses espèces vivantes. Au nord du Burkina, il devient de plus en plus difficile pour les habitants de pratiquer l'agriculture à cause de l'avancée du désert, due à la disparition de la végétation. L'Afrique centrale, pour sa part, a perdu en 50 ans, la moitié de ses forêts, qui constituent le 2e massif forestier au monde après l'amazonie. Des espèces animales, comme les éléphants ou les girafes, sont devenues rares dans bien de contrées du continent du fait, essentiellement, du braconnage. Pour toutes ces raisons, Libreville, à la limite, s'imposait pour les Etats africains. Surtout en ces temps périlleux de changements climatiques.
Grégoire B. BAZIE
Source autorisée: lefaso.net
07/10/24 à 12h30 GMT