Sur
le papier, par rapport à d'autres capitales de la sous-région, la filière de
gestion des déchets de Ouagadougou est bien structurée, affirme le Dr. Issa
Sory, qui a traité le sujet en long et en large dans la thèse qu'il a soutenue
en ce début d'année à l'université française Panthéon-Sorbonne. Celle que l'on
a voulu surnommer " Ouaga la belle ", pour justement
promouvoir sa volonté d'assainissement, dispose d'une filière de gestion des
déchets organisée autour d'acteurs " que l'on peut effectivement bien
différencier ", souligne le post-doctorant de l'Institut Supérieur des
Sciences de la Population (ISSP). Ces acteurs sont les
" pré-collecteurs ", soit des groupements d'intérêt économique (GIE)
ou des petites et moyennes entreprises (PME), et les " collecteurs ",
représentés par les autorités municipales chargées de construire les infrastructures
de collecte. Toutefois, " contrairement à ce que les autorités
municipales essaient de montrer, ce n'est pas évident que notre capitale soit
aussi propre que cela, comparée à d'autres ", affirme-t-il.
Si
la direction de la propreté de la Mairie de Ouagadougou prétendra que 76% à 80%
des déchets de la capitale sont ainsi collectés chaque année, le Dr. Issa Sory
assure que ces chiffres sont à revoir nettement à la baisse. D'une part parce
qu'ils reposent sur le postulat que la ville de Ouagadougou produit 0,21 tonne
de déchets par personne chaque année - un montant rapporté dans une étude
réalisée par l'Université de Ouagadougou... en 1997. Et d'autre part :
" Ce taux ne prend pas en compte la quantité des déchets existants dans
la ville par rapport aux déchets enfouis. On prend généralement les déchets
collectés dans la ville au cours d'une année et on les rapporte aux déchets
produits dans l'année... Or avant cette année-là, les déchets existaient déjà ",
précise en effet Issa Sory. Et de soutenir : " J'ai d'ailleurs
fait le calcul dans ma thèse, on traîne plutôt autour de 49% à 50% des déchets
collectés et déversés hors de la ville ". (...)
Jessica Rat
Source autorisée lefaso.net publication initiale
le 12 septembre 2013