Des experts des pays francophones d'Afrique de l'Ouest et du Centre se sont réunis, la semaine dernière, à Saly Portudal pour un séminaire de formation en planification et politique énergétique pour l'Afrique.
" La crise énergétique qui secoue le monde résulte de la forte dépendance
à des modèles énergétiques à dominance fossile ", a déclaré Sécou Sarr,
directeur d'Enda énergie, au cours d'un séminaire à Saly, la semaine dernière,
sur l'expertise en énergie. La rencontre conjointement organisée par l'Institut
de la Francophonie pour le Développement Durable (IFDD), le Centre
des énergies renouvelables et de l'efficacité énergétique de la CEDEAO (CEREEC),
Enda-Énergie-Environnement-Développement et le Ministère de l'Énergie du Sénégal
s'inscrit dans la mise en oeuvre du Pôle intégré d'excellence en énergie (Piee).
C'est une initiative visant à mettre à la disposition des pays d'Afrique,
l'expertise africaine pour l'accompagnement des décideurs et praticiens du
secteur de l'énergie dans une perspective de développement durable.
Selon M. Sarr, la consommation de combustibles fossiles représente 80 % de la
consommation totale d'énergie. Aujourd'hui, un changement de modèle énergétique
s'impose, a-t-il dit, tant au Nord qu'au Sud pour des raisons de sécurité
énergétique, d'équité dans l'accès aux services énergétiques, de lutte contre
les changements climatiques et pour l'atteinte des Omd. " L'un des
facteurs importants permettant de parvenir aux objectifs du développement
socio-économique est la disponibilité de l'énergie sans laquelle il est
impossible d'espérer une croissance économique durable ", dit Ibrahima
Niane, directeur de l'énergie. Selon lui, le Sénégal a compris l'importance
d'une bonne politique énergétique comme base de sortie de crise. Tirant les
leçons des expériences vécues, le gouvernement a décidé d'inscrire sa démarche
dans le cadre d'une politique énergétique dont les orientations fondamentales
ont été définies en juillet 2012 par le président de la République, a soutenu
M. Niane. Il rappelle que notre pays ambitionne d'obtenir d'ici à 2017, un taux
de 20 % d'énergies renouvelables dans la puissance installée, de réaliser une
économie d'énergie de l'ordre de 40% sur la demande électrique en 2020.
Pour sa part, Maguèye Touré, correspondant national de la Francophonie, a
reconnu que, pour que l'énergie joue pleinement son rôle de moteur de
l'économie et de développement social, il faut une politique sectorielle
cohérente bien intégrée dans les stratégies nationales de développement et un
cadre réglementaire adapté. Il a, par ailleurs, déclaré que les prévisions de
l'agence internationale de l'énergie (Aie) annoncent une augmentation de la
consommation d'énergie mondiale de 53 % d'ici à 2035, avec notamment des
croissances de 82 % et 106 % respectivement pour la Chine et l'Inde.
09/12/24 à 11h08 GMT