Issu du troisième round des négociations entre Bruxelles et Dakar qui s’est tenu à Dakar la semaine dernière, le nouvel accord de pêche entre le Sénégal et l’Union européenne (UE) ne fait pas l’unanimité. En effet, l’Association pour la promotion et la responsabilisation des acteurs de la pêche à Mbour (APRAPAM) est intervenue pour dénoncer la décision de ne pas associer les professionnels du secteur aux négociations.
Qualifié par Gaoussou Guèye, président de ladite association, de «principal échec de la négociation de cet accord», cette attitude a débouché sur des décisions en faveur du secteur, qui ne sont pas en adéquation avec ses réalités.
«Nous nous étonnons, qu’en l’absence d’une quelconque consultation avec le secteur de la pêche artisanale, il ait déjà été décidé que l’appui à notre secteur venant de l’accord de pêche aille en priorité aux aires marines protégées et à la protection des mangroves» a-t-il déclaré avant d’indiquer que s’il ne dénie pas leur importance à ces deux volets, ils relèveraient plus du domaine du département en charge de l’Environnement et de la Protection de la nature.
«D’autres priorités existent pour les professionnels, hommes et femmes du secteur, notamment en termes de lutte contre la pêche illicite, qui est pourtant mise en avant par les deux parties comme un des objectifs de l’accord. Il s’agit, en l’occurrence de prendre des mesures pour éradiquer l’utilisation des filets mono filament en nylon, de vulgariser Code de la pêche du Sénégal afin d’asseoir un cadre réglementaire qui garantit une pêche durable.» a-t-il affirmé.
Le renforcement des moyens financiers du fonds de financement de la pêche artisanale a été aussi inclus dans cette liste. Le représentant a aussi insisté sur la nécessité de consulter les acteurs du secteur de la pêche quant à la gestion de l’appui sectoriel prévu par accord et la façon dont se fera son allocation.
Aaron Akinocho
Autorisation de publication accordée par l’Agence Ecofin
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09/12/24 à 11h08 GMT