Promouvoir les transports propres afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre, voilà l'enjeu de la mobilité durable. L'Etat a récemment lancé un plan des plus ambitieux sur le sujet, et les entreprises françaises ne sont pas en reste côté efficacité. Etat des lieux.
Le ministère de l'Ecologie met le paquet
Ségolène Royal, qui a fait de la mobilité durable une de ces priorités, a obtenu une enveloppe de 450 millions d'euros, prise sur le budget de l'Agence de financement des infrastructures de transport de France (AFITF). Un plan décidé fin 2014 et qui commence déjà à porter ses fruits.
Outre les 450 millions d'euros du budget de l'AFITF, l'investissement total public s'élève à 5,2 milliards d'euros, découpés en tranches annuelles de 1,9 milliard pour les années 2015, 2016 et 2017. Au total, l'Etat va soutenir, accompagner et financer non moins de 99 projets de transports. Quinze tramways, quatre nouveaux métros, quatre funiculaires, des parcs à vélos, des bus à haut niveau de service et autres navettes fluviales, etc. Autant de nouveaux modes de transports collectifs qui donneront aux Français la possibilité de laisser de côté leur véhicule.
De très nombreuses villes françaises sont concernées par ce plan ambitieux qui permettra à terme de mettre en service non moins de 950 km de nouvelles lignes de transports. Un nouveau parc à vélos à Thionville, une navette de traversée de la Garonne à Bordeaux, des bus à haut niveau de service à Annecy ou Brive-la-Gaillarde et bien d'autres projets de création, de rénovation ou d'extensions de lignes et de modes de transport. Orléans, Poitiers, La Rochelle, Marseille, Nîmes, Perpignan, Metz, Nancy, Belfort, Strasbourg, Lille pour ne citer que quelques villes...Toute la France passe doucement mais sûrement à la mobilité durable.
Les entreprises jouent également le jeu
Signe que cette nouvelle forme de transport est un enjeu de société à part entière, les entreprises aussi l'ont pris à bras le corps. A ce titre la RATP fait figure d'exemple. Sa nouvelle PDG, Elisabeth Borne, a ainsi déclaré qu'elle comptait faire de l'entreprise "une référence en termes de mobilité durable". L'ancienne directrice de cabinet de Ségolène Royal au Ministère de l'Ecologie sait de quoi elle parle et sait comment inscrire la RATP dans ce mouvement : modernisation et extension de réseau, bus électrique ou roulant au gaz naturel, récupération de la chaleur du métro...
Mais d'autres entreprises font également une promotion de la mobilité durable pour leurs collaborateurs, pour leurs fournisseurs et dans certains cas leurs clients. Des PDE et des PDIE ont été lancés : Plan de Déplacements en Entreprise et Plan de Déplacements Inter-Etablissements. Dans un cas comme dans l'autre, le but est de favoriser l'usage des transports collectifs.
Et pour cela, les entreprises financent par exemple 85 % de l'abonnement du bus ou du métro de leurs collaborateurs, offrent des tickets de transports aux nouveaux arrivants, prennent en charge les frais du contrôle technique pour les personnes optant pour le covoiturage... Un PDIE va même un peu plus loin car il vise à mutualiser les ressources de plusieurs entreprises installées sur une même zone pour optimiser le transport de l'ensemble des salariés.
C'est le cas par exemple à Grenoble, et plus précisément sur la presqu'île, où sont regroupées des structures telles que Siemens, Schneider Electric, ERDF, le CEA... Un PDIE qui regroupe 17 PDE a été initié pour ces structures qui emploient un nombre conséquent de salariés. Une navette électrique a été mise en service au CEA, 1 000 vélos sont à disposition des salariés et près de 30 voitures électriques sont en libre-service pour ce déplacer sur l'ensemble de la presqu'île.
Un plan ambitieux tant de la part de l'Etat que des entreprises françaises qui participe activement à la lutte contre le réchauffement climatique à l'aube de la Conférence Climat Paris 2015.
07/10/24 à 12h30 GMT