L'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et le Vatican ont appelé lundi à intensifier les efforts internationaux visant à éradiquer les violations des droits de l'homme dans l'industrie halieutique à travers du monde - y compris la traite des êtres humains et le travail forcé - et à mettre un terme au fléau de la pêche illégale.
S'exprimant lors d'un événement co-organisé par la FAO et le Vatican à l'occasion de la Journée mondiale des pêches, le Directeur général de la FAO, José Graziano da Silva, a reconnu que « si la pêche est bel et bien une source d'alimentation et de revenus pour des millions de personnes, cette même industrie, porteuse de tant d'opportunités, a également tendance à victimiser les personnes les plus vulnérables ».
« Nous constatons que les médias s'intéressent de plus en plus aux violations des droits de l'homme dans le secteur, à la fois dans les pays développés et en développement. Cela inclut des exemples d'exploitation des travailleurs, de travail forcé, de traite d'êtres humains, de travail des enfants et d'esclavage », a indiqué M. Graziano da Silva. « La FAO et le Saint-Siège appellent à une plus grande collaboration entre les partenaires afin de mettre un terme aux violations des droits de l'homme qui prévalent tout au long de la chaîne de valeur dans le secteur de la pêche », a-t-il déclaré.
Le Cardinal Pietro Parolin, Secrétaire d'Etat du Vatican, a déclaré qu'il était nécessaire d'agir sur trois fronts principaux : d'abord en venant en aide aux pêcheurs exploités afin de faciliter leur réintégration, en s'assurant du respect des normes internationales existantes propres au secteur de la pêche, et enfin en luttant contre la traite des êtres humains et la contrebande afin d'imposer l'état de droit et les normes relatives aux droits de l'homme.
Esclavage moderne
Comparant la situation des travailleurs exploités dans le secteur de la pêche à de l'«esclavage moderne», M. Gianni Rosas, Directeur du bureau de l'OIT pour l'Italie et Saint-Marin, a également salué les derniers développements. Ces derniers comprennent notamment des mesures visant à sensibiliser davantage les consommateurs sur l'importance d'acheter uniquement du poisson équitable et produit de manière durable et des avancées à l'échelle internationale qui devraient encourager le développement de mécanismes institutionnels efficaces, à l'image du Protocole de 2014, ratifié lors de la Convention de l'OIT sur le travail forcé et la Convention de l'OIT sur le travail dans la pêche n° 188.
La FAO et le Vatican ont salué la bonne nouvelle concernant la Convention n° 188. Un nombre suffisant de pays ont maintenant ratifié la Convention qui pourra donc entrer en vigueur dès novembre 2017. La Convention est destinée à s'assurer que les travailleurs exerçant dans le secteur de la pêche bénéficient d'une certaine sécurité et d'une couverture médicale, de contrats de travail écrits et d'une protection sociale.
La FAO et le Vatican ont également invité les pays et l'industrie halieutique à exploiter de la meilleure manière un autre outil relativement récent, l'Accord de la FAO relatif aux mesures du ressort de l'Etat du port, afin de mettre fin une fois pour toute au problème de la pêche illégale, non déclarée et non réglementée (INN), qui chaque année, pille les océans à hauteur de 11 à 26 millions de tonnes de poissons.
Les navires impliqués dans des activités de pêche illégale sont généralement les mêmes que ceux s'adonnant aux violations des droits de l'homme. Le PSMA, le premier accord international juridiquement contraignant ciblant l'INN, prévoit une inspection plus poussée des navires de pêche dans les ports, ce qui leur permettra d'améliorer les contrôles et de s'assurer du respect des droits de l'équipage.
Communiqué de la FAO (793 hits)
07/10/24 à 12h30 GMT