Au cours du 1er Forum mondial des producteurs de café, du 10 au 12 juillet 2017 à Medellín (ville colombienne), la quarantaine de mandataires des pays producteurs de cette culture de rente s’est engagée à travailler en synergie pour la durabilité de la caféiculture.
Pour réalisé le noble objectif, il est préconisé une répartition plus équitable des recettes dans la chaine de valeur de café, la productivité et l’adaptation aux changements climatiques avec une approche coresponsable des acteurs.
A l’ouverture des travaux, dans son exposé, le directeur du Centre de développement durable à l’Université de Colombie, le Pr Jeffrey David Sachs, alerte : «La production de café disparaitra dans quelques années chez les plus grands producteurs actuels en raison des effets néfastes de changements climatiques.»
À l’occasion, les principaux défis auxquels la filière fait face actuellement ont été passés au scanner : la durabilité économique du producteur, la productivité, la volatilité des prix internationaux, le vieillissement des plantations et des producteurs, la rentabilité des producteurs, les changements climatiques, l’augmentation de la demande de plus de 50 millions de sacs d’ici 15 ans, la pauvreté ainsi que le développement rural…
Et M. Sachs d’interpeller : «Nous devons revoir les mécanismes pour faire que les consommateurs dépensent un peu moins et les producteurs gagnent un peu plus. L’idée de commerce équitable ne fait pas toujours de gagnants, elle n’est pas suffisamment généreuse…il est clair qu’une légère augmentation pour les consommateurs signifierait une hausse énorme chez les producteurs. C’est cela le commerce équitable».
L’orateur principal de ce 1er Forum mondial des producteurs de café reconnaît l’existence de nombreux intermédiaires dans la chaîne. Toute chose qui n’est pas sans conséquences sur les prix du café.
Le Pr Sachs reconnaît aussi le rôle capital que devrait jouer cette filière pour l’atteinte des Objectifs du Développement Durable (ODD).
Au regard de sa nature de catalyseur de développement rural du bien-être social l’universitaire précise : «Le café en soi-même, est un produit clé. Si le consommateur consomme une tasse de plus par jour, cela signifierait une hausse significative de la demande, ce qui pourrait accroître la production, tout en relevant les prix à l’international».
D'après les données disponibles, la production du café dans le monde pour la saison 2015-2016 est estimée à 151,62 millions de sacs de 60 kilogrammes contre 155,71 millions de sacs pour la consommation mondiale.
07/10/24 à 12h30 GMT