Par Dr. Claudia Sobrevila, Directrice de programme pour le Partenariat mondial sur la conservation de la faune et la prévention du crime pour le développement durable (GWP)
D’ici la fin de la journée, 96 éléphants d'Afrique auront été tués. Du fait de l’ampleur du braconnage, on estime que la population actuelle d’éléphants d’Afrique ne compte plus que 415 000 individus (UICN, 2016), et la situation se révèle encore plus critique pour les éléphants d’Asie, avec une population estimée à seulement 50 000 individus dans la Liste rouge de l’UICN (a). Voilà un constat on ne peut plus désolant, non seulement parce que les éléphants possèdent une immense valeur intrinsèque, mais aussi parce qu’ils font partie des espèces à la fois emblématiques et essentielles de notre patrimoine naturel. Car s’ils disparaissent, c’est tout l’écosystème qui s’effondrera.
Ce 12 août, à l’occasion de la Journée mondiale des éléphants (a), je fais le bilan de ce que j’ai appris : je me rends compte que, pour parvenir à sauver le plus grand mammifère terrestre, nous devons protéger son habitat naturel, mettre un terme au braconnage et aux trafics associés, soutenir les communautés concernées par les conflits entre l’homme et l’éléphant, et faire cesser la demande d’ivoire.
Protéger les éléphants sur tout le continent africain
En 2010, j’ai commencé à travailler pour la Région Afrique de la Banque mondiale, avec pour mission de piloter des projets financés par le Fonds pour l’environnement mondial (FEM) en faveur de la biodiversité et du développement. Le premier projet sur lequel j’ai travaillé concernait la préservation du Parc national des éléphants d’Addo (a), dans la province du Cap oriental, en Afrique du Sud. Il a permis d’appuyer l’expansion du périmètre du parc pour pouvoir accueillir 550 éléphants vivant dans la savane, tout en générant pas moins de 16 millions de dollars de recettes touristiques.
Mon travail en Afrique s’est ensuite élargi à d’autres projets au Botswana, en Namibie et au Zimbabwe. Au Zimbabwe, en particulier, l’objectif était de faire face à l’accroissement de la population d’éléphants dans le Parc national de Hwange qui, avec environ 44 000 individus, commençait à atteindre ses limites. Il s’agissait de résoudre le problème d’accès à l’eau potable pour les animaux et les habitants, lutter contre les feux de forêt destructeurs, combattre le braconnage, régler les conflits entre l’homme et les espèces sauvages, et de développer de nouveaux moyens de subsistance pour les populations locales afin de les inciter à protéger cette faune.
Le projet mené au Botswana était quant à lui entièrement axé sur les conflits homme-animal. Ce pays compte environ 2,2 millions d’habitants et 130 000 éléphants (a), soit la plus grande population de pachydermes du continent. Pourtant, moins de 30 % de ces animaux vivent dans des zones protégées. Avec l’expansion des terres agricoles, les zones dans lesquelles les éléphants pouvaient circuler en dehors des zones protégées étaient en diminution, ce qui se traduisait par d’importantes pertes agricoles pour les communautés humaines. Différentes techniques de prévention, notamment l’installation de clôtures de piment rouge, ont été mises à l’essai. Mais le développement des compétences et la formation des jeunes au tourisme vert ont été sans nul doute l’approche la plus efficace...
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Source : Banque Mondiale
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07/10/24 à 12h30 GMT