Hakim Bejaoui, Economiste de l’énergie et de l’environnement, membre du groupe JFDD
« Les pays du Maghreb ont un potentiel global important d’énergie renouvelable et l’on y trouve en particulier l'un des plus grands potentiels d’énergie solaire au monde », affirme la Banque Africaine de Développement dans le rapport intitulé « Le secteur des énergies renouvelables et l’emploi des jeunes en Algérie, Libye, Maroc et Tunisie ». Les technologies solaires se sont grandement améliorées au fil des années, si bien qu’elles représentent aujourd’hui une belle opportunité pour se chauffer, et s’éclairer à moindre coût, tout en luttant contre le réchauffement climatique grâce à l’exploitation d’une solution ne rejetant pas de gaz à effet de serre.
En Tunisie, le programme de Promotion du Solaire en Tunisie (PROSOL) a constitué un moteur important du développement de l’activité du solaire thermique. Déjà en 2005, avec la mise en application du programme PROSOL 1, il a été noté une augmentation significative de la surface des capteurs solaires installés. Ensuite, avec sa poursuite et la mise en place du programme PROSOL 2 en 2007, qui alloue un crédit avantageux pour l’installation d’un chauffe-eau solaire, le marché a connu un essor considérable. Le secteur du chauffage solaire de l’eau est très prometteur pour ce qui est de la fabrication locale de composants et de la création d’emplois. La Société Tunisienne de l’Electricité et du Gaz (STEG) souhaite réitérer cette réussite avec la mise en œuvre du programmePROSOL ELEC, pour l'installation de panneaux photovoltaïques sur les toitures.
Les Tunisiens ont rapidement vu les avantages du chauffe-eau solaire. En Tunisie de nombreux chauffe-eau sont installés sur les toits des habitations. Pour connaitre un succès comparable à celui qu’a connu le secteur des chauffe-eau solaires, les pouvoirs publics devront mettre en œuvre des politiques publiques ambitieuses et mettre en place un système d’incitations qui contribue à la réduction du coût d’acquisition des panneaux photovoltaïques.
Le déploiement des solutions énergétiques exploitant l’énergie solaire repose fortement sur le degré d’intervention des pouvoirs publics. Ces derniers doivent s’attaquer aux obstacles empêchant la transformation de ce potentiel en projets concrets, notamment, le manque d’incitation offerte par les cadres législatifs existants.
D’après les experts de la Banque Africaine de Développement (BAD), dans les prochaines années, grâce aux progrès technologiques attendus dans le secteur des énergies renouvelables, les solutions solaires deviendront plus compétitives et dépendront moins des subventions pour leur déploiement. Le nombre d’emplois verts devrait selon toute probabilité augmenter en corrélation avec la démocratisation des énergies renouvelables, notamment les systèmes solaires photovoltaïques. Toutefois, pour profiter au maximum de cette conjoncture, les pays du Maghreb et plus globalement d’Afrique, devront investir en amont sur un système éducatif prônant le développement durable et le « verdissement » des emplois traditionnels. Ces pays disposeront ainsi de ressources humaines capables d’évoluer sur ce nouveau secteur.
Dans son rapport intitulé « Energies renouvelables et emplois – Bilan annuel 2017 », l’Agence internationale des énergies renouvelables (IRENA), souligne qu’entre 2012 et 2016, le nombre de personnes employées dans le secteur des énergies renouvelables a quasiment doublé au niveau mondial. Les pays d’Afrique sont aujourd’hui, plus que jamais, confrontés à un bouleversement du marché du travail. Un très grand nombre de jeunes auquel il faut trouver des débouchés, entre chaque année sur le marché du travail. Pour relever ce défi, le secteur des énergies renouvelables peut constituer une voie pertinente. Pour autant, ce secteur ne peut jouer qu’un rôle relatif et doit être appuyé par d’autres secteurs potentiellement créateurs d’emplois.
"L'initiative jeunesse de lutte contre les changements climatiques a pour objectif de sensibiliser les jeunes francophones aux changements climatiques. Elle permet également de faire connaître les actions et l’engagement de la jeunesse francophone pour lutter contre les changements climatiques sous la forme d’une série d’articles publiés et relayés sur le portail Médiaterre de même que dans les réseaux sociaux.
Ce projet est mis en œuvre par l’Institut de la Francophonie pour de Développement Durable (IFDD) et Les Offices Jeunesse Internationaux du Québec (LOJIQ) grâce au soutien financier du gouvernement du Québec et en partenariat avec l’Association de Soutien à l’Auto Promotion Sanitaire et Urbaine (ASAPSU) porteuse du groupe Jeunesse Francophone pour le Développement Durable (JFDD)."
"Consultez le dossier Médiaterre de l'Initiative Jeunesse de lutte contre les changements climatiques [IJLCC]"
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09/12/24 à 11h08 GMT