Mesdames et Messieurs,
Je salue du haut de cette tribune le Partenariat Mondial pour l’Education dont la contribution conjuguée à celles d’autres partenaires bilatéraux et multilatéraux, a permis à plusieurs pays en développement dont mon pays le Burkina Faso, de connaître ces dix dernières années, des progrès remarquables dans le secteur de l’éducation.
En effet, entre 2009 et 2017, le taux brut de scolarisation au primaire (TBS) est passé de 72,4% à 88,5% soit une hausse de 16,1 points en 8 ans. D’importants progrès ont également été enregistrés au niveau de la scolarisation des filles contribuant ainsi à réduire fortement les disparités de sexe dans l’accès. Ainsi, pour 100 garçons inscrits en 2009, il y avait 88 filles contre 101 filles en 2017. Le taux d’achèvement qui était de 41,7% en 2009 est de 60,3% en 2017, dont 64,3% pour les filles.
Le Partenariat Mondial a permis également de consolider la vision holistique du secteur, de renforcer les capacités des acteurs du système éducatif et d’améliorer l’accès mais surtout la qualité et l’équité de l’éducation au Burkina Faso.
Pour ce faire, grâce au soutien du PME, le Burkina Faso a bénéficié de plus de 180 millions de dollars entre 2009 et 2016 pour financer son Programme d’éducation de base. Ces contributions ont représenté environ 22% du montant total des financements alloués à l’éducation au cours de cette période et près de 45% du montant total des financements extérieurs en faveur du secteur.
En décembre dernier, le Burkina Faso a obtenu du PME sa troisième allocation, d’un montant de 33,8 millions de dollars pour la période 2018-2021. Pour l’année 2018, la part de ce financement représente environ 38% du financement extérieur du plan d’action du secteur de l’éducation.
Ces progrès, énormes, concernent cependant principalement l’enseignement primaire. Les niveaux du préscolaire, du post-primaire, du secondaire et de l’enseignement et la formation techniques et professionnels ont été peu touchés. Les plus grands défis qui restent encore à relever, sont notamment l’amélioration de la qualité des apprentissages en adéquation avec les besoins de l’économie, de la formation des enseignantes et des enseignants, de l’éducation des filles, de l’alphabétisation des jeunes et des adultes et surtout des filles et des femmes, conformément à la vision du Chef de l’Etat, Son Excellence Monsieur Roch Marc Christian KABORÉ, de développer un capital humain de qualité apte à prendre en charge le développement socio-économique du Burkina Faso.
Pour faire face à ces défis, le gouvernement du Burkina Faso s’engage à allouer plus de ressources au secteur de l’éducation au cours des trois prochaines années, comme l’illustrent les projections des recettes propres de l’Etat, où la part de financement de l’éducation dans le Budget de l’Etat passera de 332 milliards de FCFA (664 millions $US) en 2017 à 370 milliards de FCFA (741 millions $US) en 2018 pour atteindre 411 milliards de FCFA (822 millions $US) en 2019. La part des dépenses publiques courantes consacrée à l’éducation s’établit à 30,8% en 2018 et à 31,2% en 2019, soit dix (10) points de plus que les recommandations internationales.
Ces efforts permettront au Burkina Faso d’atteindre en 2020, 10,9% de taux de préscolarisation contre 3% aujourd’hui, 95,0% de taux brut de scolarisation au primaire et 75,5% de taux de transition du primaire au post-primaire général.
Le Plan sectoriel de l’Education et de la Formation (PSEF) qui couvre la période 2017-2030, vise l’atteinte de la scolarisation primaire universelle en 2030. Pour ce faire, dans le primaire, plus de 5. 577 salles de classe seront construites et 11. 220 enseignantes et enseignants formés entre 2018 et 2020. Un des volets de ce plan vise l’accélération de l’alphabétisation avec pour objectif de relever le niveau général de l’alphabétisation à 60% en 2020 dont 60% de femmes. Au niveau de l’enseignement et la formation techniques et professionnels, les effectifs accueillis devraient atteindre 16% des effectifs du post-primaire et du secondaire en 2020.
Le Burkina Faso ne pourra pas faire face seul à ces défis. C’est pourquoi, nous comptons sur le soutien financier et technique des amis de l’éducation, mobilisés autour du Partenariat Mondial pour l’Education, leader de cette campagne, pour nous accompagner dans l’atteinte de ces objectifs.
Merci au Partenariat Mondial pour l’Education pour cette initiative chargée d’humanisme. Merci aux organisateurs, merci au Gouvernement et au peuple Sénégalais pour cet accueil proprement africain.
Plein succès à la troisième conférence internationale de reconstitution des ressources du Partenariat Mondial pour l’Education, notre institution commune.
Je vous remercie de votre aimable attention.
Jean Martin COULIBALY
Ministre de l’Education Nationale l’Alphabétisation du Burkina Faso
09/12/24 à 11h08 GMT