Alors qu’un propriétaire sur trois est déjà équipé d’un dispositif d’approvisionnement en énergie renouvelable, l’engagement des Français en faveur de la transition énergétique s’annonce comme une tendance de fond pour les années à venir. Selon les dernières conclusions du baromètre « Les Français et les énergies renouvelables » dévoilées le 1er février par l’association Qualit’EnR, les énergies vertes sont désormais perçues comme un véritable enjeu de société pour une majorité de Français qui n’hésitent plus à investir. Parmi les alternatives privilégiées dans ce cadre (pompe à chaleur, solaire thermique, panneaux photovoltaïques, insert bois, poêle à bois, etc.), la pompe à chaleur semble remporter tous les suffrages et s’impose progressivement comme l’énergie renouvelable préférée des particuliers. Explications.
La pompe à chaleur plébiscitée à plus de 81%
Favorisées par l’instauration en France de subventions et de mesures visant à encourager l’utilisation des énergies d’origine renouvelable (CITE, Eco-PTZ, etc.), les pompes à chaleur sont aujourd’hui largement plébiscitées par les Français. Selon la 8ème édition du Baromètre annuel OpinionWay pour Qualit’EnR, publiée le 1er février 2018, ils sont près de 96% à faire confiance à au moins une énergie renouvelable pour l’alimentation énergétique de leur logement. La pompe à chaleur arrive en tête des suffrages avec 81%, juste devant les systèmes solaires combinés chauffage/eau chaude (80%), les chauffe-eaux solaires (79%) et les insert bois (76%).
Avec l'augmentation du coût des énergies fossiles (du fioul notamment), la pompe à chaleur devient en effet un investissement intéressant et compétitif pour les particuliers puisqu'elle permet de se chauffer à moindre coût. Le principe de la pompe à chaleur est de capter les calories présentes naturellement dans l'environnement afin de les diffuser dans le logement. Elle fonctionne à l'électricité (plus rarement au gaz) mais offre l'immense avantage de consommer peu : il est ainsi possible d'économiser jusqu'à 70% des dépenses de chauffage habituels.
Une pompe à chaleur, comment ça marche ?
D'un point de vue technique, ce dispositif consiste à prélever les calories d’un milieu extérieur au logement et à les transférer jusqu'à la PAC sous la forme d'un fluide caloporteur composé généralement d’eau glycolée (afin d’éviter le gel). Une fois les calories transmises à la pompe, cette dernière utilise un fluide frigorigène pour les transmettre à l’eau du système de chauffage. Ce fluide se vaporise et s'évapore à mesure que la température augmente sous l'effet du compresseur, restituant ainsi la chaleur qui alimentera les unités de chauffage à l'intérieur du logement. La pression du fluide diminue par la suite grâce au détendeur jusqu’au niveau nécessaire à l’évaporation, et la vapeur obtenue au contact du milieu extérieur permet la reprise d’un nouveau cycle. Ce procédé permet de fait de remplir plusieurs fonctions telles que le chauffage bien sûr mais également, le refroidissement ou la climatisation par un simple procédé d’inversion du circuit.
Les pompes à chaleur géothermique par exemple proposent de collecter les calories naturellement contenues dans les profondeurs du sol (via des capteurs souterrains) afin d'alimenter à moindre coût les systèmes de chauffage intérieur. La température du sol étant relativement stable, ces installations offrent généralement une chaleur constante (peu sujette aux variations de la température extérieure), et sont connues pour cette raison comme les PAC les plus performantes actuellement. Tout particulier disposant d'un terrain exploitable en maison individuelle peut alors envisager d'alimenter ses émetteurs de chaleur (plancher chauffant, chauffe-eau ou radiateurs électriques) via ce dispositif. En comparaison, les pompes à chaleur aérothermique consistent à pomper l'énergie thermique de l'air ambiant. Elles récupèrent la chaleur de l’air extérieur pour chauffer l’air intérieur du logement ou la restituer à l’eau des émetteurs de chauffage. Cette source de chaleur est facilement exploitable, sans capteurs importants ou coûteux à installer et sans autorisations préalables. Les pompes à chaleur hydrothermiques, enfin, puisent la chaleur contenue dans une nappe phréatique ou un cours d’eau proche de l’habitation.
La pompe à chaleur garante de la qualité de l'air intérieur
En fournissant une énergie à la fois stable, durable et neutre en carbone, les pompes à chaleur incarnent l’alternative la plus efficace aux traditionnels systèmes de chauffage à combustibles à la fois coûteux et polluants, et offrent ainsi la possibilité d’améliorer le bilan carbone et la qualité de l’air intérieur d’un logement. Pour rappel, le secteur du bâtiment représente 44% de l’énergie consommée en France (loin devant le secteur des transports à 31,3%) et émet plus de 123 millions de tonnes de C02 chaque année. Plus de 60% des foyers sont toujours équipés de systèmes de chauffage au fioul, au gaz ou au bois, à l’origine de rejets polluants importants. Les polluants chimiques sont en effet très fréquents dans l’air intérieur des logements chauffés au gaz ou au fioul par exemple, et le monoxyde de carbone ou CO (gaz incolore, inodore et mortel à forte concentration) se dégage en quantité importante quand des appareils de chauffage ou de production d’eau chaude à combustion sont mal entretenus ou fonctionnent dans une atmosphère confinée, appauvrie en oxygène.
Dans un tel contexte, les énergies renouvelables en général et les pompes à chaleur en particulier offrent de vrais avantages pour un air plus sain. Dans le cas d’une pompe à chaleur aérothermique, l’échange thermique entre l’air extérieur et le fluide frigorigène, puis entre le fluide frigorigène et l’air intérieur se fait sans aucun contact entre les deux masses d’air, et n’émet aucun polluant particulier. En exploitant simplement l'énergie issue de l'air extérieur, du sol ou d’une source d’eau, pour alimenter le chauffage et l’eau chaude sanitaire, les pompes à chaleur contribuent aussi à réduire considérablement les émissions en CO2 et l’empreinte carbone de l’habitation en question.
Economies d'énergie et crédits d'impôt
En outre, si l'investissement dans une PAC peut-être parfois conséquent (le coût est variable selon le dispositif choisi et sera logiquement plus élevé en cas de PAC géothermique par exemple), il est aussi très rentable. En utilisant l’énergie gratuite dans le sol par exemple, il est possible de réaliser d’importantes économies et de diviser par trois ou quatre la facture de chauffage d’un ménage. Ces économies permettent en moyenne d’amortir en seulement quelques années le prix de la pompe à chaleur.
Il est également possible d'obtenir un crédit d'impôt pour la transition énergétique (CITE) afin de financer ce type d’investissement. La loi de transition énergétique a consacré ce dispositif d'incitation à l'achat, et offre une réduction fiscale de 30% des dépenses éligibles pour l'installation d'une pompe à chaleur chez un particulier. D’autres aides sont également disponibles comme le prêt à taux zéro ou les subventions régionales. Elles sont de manière générale de plus en plus connues des Français qui y voient le moyen de faire un geste pour l’environnement sans pour autant se ruiner. Selon le baromètre Qualit’EnR, 70% des personnes interrogées connaissent au moins une aide financière pour s’équiper en énergies renouvelables, et le CITE demeure à ce jour le dispositif le plus populaire avec 70% d’avis positifs.
Auteur : Pierre Leger
07/10/24 à 12h30 GMT