Par Christin CALIXTE, membre de JFDD , dans le cadre de l'Initiative Jeunesse de lutte contre les changements climatiques
L’émergence des problématiques conjointes du changement climatique et du développement durable a placé les villes sur le devant de la scène politique et au cœur des problèmes globaux d’environnement (Sánchez-Rodríguez et al., 2005) : la ville, l'une des formes les plus complexes atteintes par le tissu social et territorial, est aujourd'hui le lieu où s'affrontent les lois de l'économie, celles de l'écologie et du social, tensions que ne manquera pas d’exacerber le changement climatique et que tente de (ré)concilier le concept de développement durable. La littérature académique comme institutionnelle fait de plus en plus le lien entre ces deux phénomènes de dimension planétaire, le changement climatique et l’urbanisation, qui représentent un double défi pour le développement durable : « Les effets de l'urbanisation et du changement climatique convergent aujourd'hui dangereusement et menacent sérieusement la stabilité environnementale, économique et sociale du monde entier » (UN-Habitat, 2011, 5).
L'adaptation des territoires aux changements climatiques est devenue en quelques décennies un enjeu de société majeur et une réalité incontournable qui interroge les politiques publiques sur les manières de penser, d’habiter et d’aménager nos territoires urbains et ruraux à travers notamment la question des mobilités, l’usage et la gestion des ressources, le maintien et la protection de la biodiversité. Le Ministère de l'Environnement, à travers la Direction des Ressources en Eau (DRE) et le Bureau d’Évaluations Environnementales (BNEE) a participé, le jeudi 20 décembre 2018, à une rencontre organisée par le Secrétariat exécutif du Comité Interministériel d’Aménagement du Territoire (CIAT), en son local, autour de la validation des plans d’urbanisme, pour les municipalités de Dame-Marie, Beaumont, Jérémie et les Cayes. Outre le MdE, cette rencontre a réuni le Ministère de l’Intérieur et des Collectivités Territoriales, celui des Travaux Publics Transport et Communication (MTPTC) ainsi que la Direction Nationale d’Eau Potable et d’Assainissement (DINEPA).
Selon le Comité de validation, sept(7) villes des départements du Sud, Sud-Est et de la Grande Anse ont bouclé l’élaboration de leurs documents d’urbanisme et sollicitent déjà une validation technique des instances étatiques. Il s’agit des Mairies de Côtes-de-Fer, d’Aquin et de Port-Salut qui ont bénéficié de l’accompagnement technique des firmes Groupe huit et Béta, du Ministère du Tourisme et celui de la BID. Quant à Dame Marie, Beaumont, Jérémie et les Cayes, leur document d’urbanisme est réalisé à l'aide de l’ONU-Habitat et de l’Union Européenne, à travers le programme Urbayiti.
Dans le cadre de ce dossier, le Secrétariat Technique du CIAT a organisé deux rencontres avec le comité technique, durant le mois de décembre. Ces dernières se sont tenues en présence des maires et des représentants des bailleurs de fonds, à titre d’observateur. Notons que la présence des deux structures du Ministère de l’environnement au sein du Comité technique de validation s'explique au fait que le MDE est membre dudit Comité en vue de s'assurer que le volet impact environnemental soit pris en compte dans tous les documents.
Si au cours des années antérieures, le MdE n'était représenté que par la Direction des ressources en Eau (DRE). Cependant, compte tenu des débats que soulève la question d’impact environnemental des documents d’urbanisme, cette dernière a été renforcée par le Bureau National d'Évaluations Environnementales (BNEE).
Au-delà de cette prise de conscience de ces problématiques déjà anciennes au sein des sciences de l’environnement et des sciences sociales, il nous semble important de remarquer leur diffusion lente mais continue dans le monde des acteurs de l’aménagement et de la planification régionale et urbaine. Depuis le Sommet de Rio, en 1992, jusqu’à la COP 21 qui s’est tenue à Paris en novembre 2015, ces différents sommets internationaux ont suscité des engagements de la part de la plupart des Etats concernant la réduction de leurs émissions de CO2. Même si la COP 21 n’a pas la même signification pour tous les pays, elle est le point de départ d’une prise de conscience des politiques. Une année plus tard, la COP 22, en novembre 2016 à Marrakech, puis celle Bonn en 2017, ont permis d’entrevoir les limites d’une telle vague de promesses de réduction des différentes émanations de gaz à l’échelle des Etats, faute de volonté politique de beaucoup de participants, faute aussi d’institutions onusiennes susceptibles de vérifier le déroulement dans le temps de ces hypothétiques réductions. Pour autant, quelques pays ont commencé ou poursuivi, selon leur degré de sensibilisation à la problématiques des changements climatiques, à décliner les exigences de la COP 21 dans leurs politiques énergétiques, dans le développement de leurs infrastructures de transports ou dans leurs politiques urbanistiques
Sources:
https://www.cairn.info/revue-norois-2017-4-page-7.htm
https://hal-univ-tours.archives-ouvertes.fr/hal-01485926/document
À propos de l'initiative jeunesse
L'initiative jeunesse de lutte contre les changements climatiques a pour objectif de sensibiliser les jeunes francophones aux changements climatiques. Elle permet également de faire connaître les actions et l’engagement de la jeunesse francophone pour lutter contre les changements climatiques sous la forme d’une série d’articles.
[IJLCC]
Pour plus d’informations, consultez le dossier Médiaterre de l'Initiative Jeunesse de lutte contre les changements climatiques [IJLCC]
07/10/24 à 12h30 GMT