Anciennement fleuron de l'industrie automobile, la ville de Détroit a connu au début des années 1970, une crise industrielle sans précédent. Entre 1970 et 2010, la fermeture des usines a entraîné l'exode de 63% de sa population blanche. 78 000 habitations ont été abandonnées et la ville ne compte aujourd'hui plus que 700 000 habitants. Fort taux de chômage, population peu qualifiée, c'est dans une ville où un habitant sur trois vit sous le seuil de pauvreté que Rebecca Salminen Witt a fondé "The Greening of Detroit" en 1989.
"Les stations-service étaient les lieux les plus courants pour faire les courses à Détroit et les écoliers ne pouvaient pas vous dire d'où venait une tomate" se rappelle la fondatrice de l'organisme sans but lucratif. L'idée est née du constat que si des plants de culture étaient cultivés sur 2 000 hectares de friches, 70% de la population accéderait à l'autosuffisance alimentaire. L'ONG environnementale Greening of Detroit transforme les friches urbaines laissées par la désindustrialisation de la ville, en jardins potagers et fermes urbaines, en sensibilisant les jeunes et en favorisant l'insertion professionnelle.
Si les dons ont permis à l'ONG de passer d'un budget initial de 235 000 à 1,9 millions de dollars aujourd'hui, l'initiative n'a pas immédiatement rencontré un franc succès. Selon Rebecca Salminen Witt, "Les gens pensaient que nous planterions des arbres en dehors de General Motors ou sur Jefferson- des endroits déjà agréables". Réunions de quartier, organisation de programmes éducatifs dans les écoles, c'est grâce à sa force de détermination, que cette ancienne avocate en droit de l'envionnement a su convaincre la communauté de Détroit de participer au reboisement de la ville.
La relance d'une dynamique économique par la replantation urbaine
"Bien sûr que sur plusieurs aspects, Detroit aujourd'hui et il y a dix ans, c'est le jour et la nuit: les rénovations sont visibles, il y a plus d'emplois, il y a de la vie" constate le démographe Kurtz Metzger. Un grand supermarché permet de revendre les produits issus des productions locales. De nombreux petits commerces ont vu le jour à Détroit. Si l'agricultre urbaine ne fournit aujourd'hui, que 1% de la nourriture consommée à Détroit, les perspectives d'avenir sont positives puisqu'il reste 2 400 hectares de friches à cultiver. MOGED
L'exemple de Rebecca Salminen Witt, aujourd'hui Présidente du conseil d'administration du Communities Comittee, organisme dédié au développement de la politique nationale américaine en matière de foresterie urbaine et communautaire, prouve que des initiatives écologiques peuvent constituer des supports du développement économique.
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07/10/24 à 12h30 GMT