Le 8 juin, Andrew Hudson, Chef du Programme de gouvernance de l’eau et des océans au Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), a publié un article où il rend visible les conséquences de la pandémie sur l’écosystème marin : « c’est plutôt un impact positif à court terme, au vu de la diminution de la pollution, de la surpêche, de la perte d'habitats marins, de l'introduction d'espèces envahissantes ou encore des impacts du changement climatique sur les océans » soutient-il.
L’auteur se veut toutefois moins optimiste au regard des conséquences sociales de cette crise, des millions d’individus s’étant vus perdre leur unique moyen de subsistance et la sécurité alimentaire étant plus que jamais menacée. A titre d’exemple, la forte diminution de la demande de poisson du fait de la fermeture des restaurants a mis à rude épreuve les acteurs du secteur de la pêche, lequel génère un nombre non négligeable d’emplois dans de nombreux pays en voie de développement.
Aussi, le bilan social de cette crise semble contrebalancer ses conséquences positives sur l’écosystème marin. Et même sur ce point, Andrew Hudson s’interroge : « la pression moindre exercée par la pêche sur les espèces marines pourrait-elle conduire à la reconstitution des stocks épuisés ? Pas vraiment » selon lui. En effet, il soutient que la cessation des activités devrait s’opérer sur une période de temps bien supérieure pour aboutir à de tels résultats. Nous pourrions même voir se produire l’effet inverse dans la mesure où les États pourraient être tentés de renforcer considérablement les subventions à la pêche afin de relancer le secteur.
Andrew Hudson évoque en outre les effets de la crise sur le transport maritime international, lequel s’est vu grandement affecté. Sur ce point, il se veut optimiste dans la mesure où « la réduction du trafic maritime diminuera les émissions de gaz à effet de serre d’environ 2,5% » aidée en cela par la tendance baissière du prix du pétrole qui tend à accélérer la transition énergétique. Il souligne également les effets bénéfiques de la suspension des activités touristiques sur l’écosystème côtier du fait de la réduction de la pression exercée sur ce dernier. Finalement, le Programme des Nations Unies pour le développement déclare soutenir « la relance des pays face aux changements dans la pêche, l'aquaculture, la navigation et le tourisme résultants de la crise COVID-19 ».
Pour consulter l’article : https://www.undp.org/content/undp/fr/home/blog/2020/the-ocean-and-covid-19.html
Illustration : Pixabay
09/12/24 à 11h08 GMT