La France s'engage pour changer ses modèles de production afin de combiner ses performances sur les plans économique, social et environnemental à travers le projet d'agroécologie. Cette nouvelle politique publique ambitieuse vise à attirer des partenaires dans le secteur agricole et les regrouper pour former un réseau d’agriculture durable. La mise en œuvre du projet Agroécologie résulte d’un constat partagé : en effet, si les enjeux de l’agriculture sont avant tout économiques en France, ces enjeux ne peuvent être adressés séparément des enjeux environnementaux et sociaux qui sont aussi relatifs à l’agriculture. Lancé en 2012, le projet agroécologie se concentre sur un objectif ambitieux pour l’agriculture française : une transition vers de systèmes de production performants qui couvrent tous les aspects de la production agricole industrielle, mais qui sont plus précisément focalisés sur ses enjeux économiques et environnementaux. Ainsi, le succès d’une telle initiative nécessite un engagement de tous les acteurs impliqués dans le secteur agricole.
Dans cette optique, la mise en place du projet gouvernemental de l’agroécologie implique une approche holistique de l’agriculture, en prenant en compte chaque type d’exploitation agricole, qu’il s’agisse de fermes locales ou d’installations industrielles, et de replacer ces exploitations agricoles dans l’agrosystème national. Plus concrètement, l’agorécologie vise, pour les agriculteurs et producteurs, à s'engager dans une réflexion globale et systématique de chaque mode de production, en vue d’adapter les modes de productions aux contextes locaux. Il s’agit aussi d’exploiter les interactions biologiques de façon positive dans les systèmes agricoles et ainsi préserver la biodiversité environnante, en mettant en place une régulation naturelle des cultures, par exemple, pour éviter l’usage de pesticides. Un autre objectif de cette initiative est de soutenir l'autonomie et la résilience des exploitations en favorisant l'intégrité des cycles bio-géochimiques comme l’eau ou l’azote, en effectuant un travail sur la rotation des cultures, tout en réduisant la dépendance aux intrants, en améliorant la fertilité des sols, et en développant des synergies entre les élevages de bétail et les cultures végétales, etc.
L’agroécologie est possible à la fois en France mais aussi partout dans le monde car il s’agit d’une initiative reposant sur les spécificités locales de chaque région et les efforts des régions pour développer des solutions locales. Le projet d’agroécologie s’inscrit donc dans l’optique d’une agriculture plus localisée et privilégie les produits locaux et de saison pour permettre aux circuits courts de prospérer et à l’agriculture régionale d’être valorisée et de ne pas perdre ses capacités de productions face à des agricultures intensives et peu respectueuses de l’environnement. Bien entendu, cela nécessite aussi de repenser nos propres systèmes de productions dans leurs fondements. Cela signifie aussi qu’un changement de mentalité doit s’opérer à la base de la société, et qu’il nous faut par exemple accepter de consommer plus local, acheter des produits de saison et accepter de ne pas avoir accès à des produits importés ou non conformes aux normes de l’agroécologie française. Pour l’instant, bien que ce projet d’agroécologie soit en cours, il n’est appliqué qu’à un groupe de régions pionnières, avant d’être appliqué sur l’ensemble du territoire français par la suite.
Source Illustration: Petim Laifi, sur Unsplash, 8 Février 2020
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07/10/24 à 12h30 GMT