La tordeuse des bourgeons de l’épinette, de son nom scientifique « Choristoneura fumiferana », est l’insecte le plus destructeur des peuplements de conifères de l’Amérique du Nord. « On trouve cet insecte ravageur dans toutes les provinces canadiennes, de la Colombie-Britannique à Terre-Neuve ». Au Québec, l’épidémie de la tordeuse des bourgeons de l’épinette fait rage. Alors que Le Nouveau-Brunswick est épargné par la tordeuse des bourgeons de l’épinette grâce à une stratégie d’intervention hâtive mise en place par les principaux acteurs de l’industrie forestière.
« La tordeuse des bourgeons de l’épinette consomme le feuillage des conifères. On dit la tordeuse des bourgeons de l’épinette, mais on pourrait l’appeler aussi tordeuse du sapin, qui va mourir plus facilement. Dans une épidémie sévère, il y a 80 % de mortalité des tiges du sapin et 50 % de l’épinette blanche. La tordeuse consomme également, mais à degré moindre, l’épinette de Norvège et l’épinette noire. Les arbres feuillus ne sont pas attaqués par cet insecte, les peuplements mixtes permettent même de diminuer les dommages. Le thuya est également à l’abri de la tordeuse des bourgeons de l’épinette ».
Le Nouveau-Brunswick ayant vu la situation au Québec s’est préparé pour le pire. C’est ainsi qu’on a vu naitre le Partenariat pour une forêt en santé. Cette initiative a été formée pour faire de la recherche innovante sur des moyens de mener une lutte proactive contre la tordeuse des bourgeons de l’épinette. Et ça marche !
Avec la collaboration des chercheurs, des cadres du gouvernement et des entreprises forestières. L’intervention hâtive consiste à détecter les populations de tordeuses et à les traiter avec des insecticides. Trois produits antiparasitaires sont utilisés contre la tordeuse des bourgeons de l’épinette dans le cadre de la stratégie d’intervention précoce au Nouveau-Brunswick. Les trois produits ont fait l’objet d’analyses rigoureuses et leur utilisation est homologuée au Canada
Selon, Jacques Régnière, chercheur scientifique en dynamique des populations d’insectes à Ressources naturelles Canada, « on empêche les insectes de continuer à croitre et à se répandre plus. Au Nouveau-Brunswick, l’intervention a commencé en 2014. En 2018, 200 000 hectares de forêt ont été traités et les chercheurs prévoient seulement 15 000 hectares cette année. »
Nous espérons que la stratégie d’intervention hâtive va continuer de fonctionner, car une infestation de tordeuses des bourgeons de l’épinette serait une catastrophe pour les forêts sur lesquelles nous comptons pour nos loisirs et faire tourner l’économie. Les ressources en jeu sont estimées entre 10 et 15milliards de dollars sur une période de 30 ans. L’infestation de tordeuses des bourgeons de l’épinette en cours au Québec fait rage depuis 2009, avec la défoliation de 6,3millions d’hectares en 2015.
Sources : Partenariat pour une Forêt en Santé, Infodimanche
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