Nature Québec demande la création d’une première grande aire protégée
Nature Québec demande au gouvernement québécois de créer d’urgence une première grande aire protégée de plus de 5 000 km2 pour assurer la survie du caribou forestier. Celle-ci serait située dans le secteur de la Vallée des Montagnes blanches, au cœur de la forêt boréale. Telle est la principale conclusion d’une étude publiée par Nature Québec, qui identifie les secteurs présentant un fort potentiel de conservation pour le caribou forestier.
Selon l’auteure principale de l’étude, Adeline Bazoge, «le gouvernement devrait créer à terme jusqu’à cinq grandes aires protégées pour le caribou forestier s’il veut assurer non seulement la survie mais le rétablissement du caribou forestier ». Cette espèce a été déclarée vulnérable en 2005 dans le cadre de la Loi québécoise sur les espèces menacées. En déclin constant depuis plus d’un siècle, on estime que la population du caribou forestier ne compte plus qu’entre 6 000 et 12 000 individus répartis sur un très vaste territoire.
Si la création de grandes aires protégées de plus de 5 000 km2 (à titre de comparaison, l’île d’Anticosti est d’une superficie de près de 8 000 km2) serait une première en forêt boréale, des exemples existent près de chez-nous. Le gouvernement Harper a procédé, en novembre 2007, à la mise en réserve pour aires protégées d’un territoire de plus de 100 000 km2 de forêt boréale dans trois sites différents. En août 2007, il annonçait également qu’il greffait 5 400 km2 supplémentaires à la réserve du parc national Nahanni, toujours dans les territoires du Nord-Ouest.
«Si le gouvernement de M. Harper, réputé pour être peu associé à la protection de l’environnement, peut le faire, on ne voit pas pourquoi le gouvernement Charest ne pourrait pas créer de grandes aires protégées» a commenté Louis Bélanger, responsable du dossier Forêts à Nature Québec. «Au lieu de retenir la publication du premier plan de rétablissement du caribou forestier, comme il le fait depuis plus d’un an, le gouvernement devrait envoyer un message positif ici et à l’étranger en créant une première grande aire protégée pour le caribou forestier», de poursuivre Louis Bélanger.
Le caribou forestier, étant très sensible au dérangement, ne peut survivre à long terme que dans de grands habitats qui ne sont ni perturbés ni fragmentés. Habitant des forêts boréales intactes, et sensible aux perturbations, le caribou forestier, en plus d’être une espèce emblématique, constitue un excellent indicateur de l’état de l’écosystème forestier.
L’étude produite par Nature Québec à partir d’une revue de la littérature scientifique et des données cartographiques les plus récentes a permis d’identifier les secteurs présentant un fort potentiel de conservation. Pour ce faire, Nature Québec a relevé ses stratégies d’utilisation de l’habitat, et a analysé à la lumière de ces connaissances les habitats composant l’aire de répartition.
Cinq secteurs d’intérêt de plus grande superficie sont ressortis après ce premier processus d’identification. Parmi ceux-ci, le secteur de la Vallée des Montagnes blanches est apparu comme une véritable pouponnière à caribous, devant faire l’objet d’une protection urgente de la part du gouvernement du Québec. On se rappellera qu’en 2006 la portion sud de ce territoire avait fait l’objet d'une demande de protection de la part de l’initiative Aux arbres citoyens! et que cette demande avait alors été appuyée par une pétition signée par plus de 186 000 personnes.
Source : Nature Québec
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