Etude sur le suivi de biodiversité dans les aires protégées québécoises : un manque de ressources qui nuit à la conservation
Selon une étude publiée par Nature Québec, le manque chronique de ressources humaines et financières nuit à la protection de la biodiversité dans les aires protégées du Québec. Cette situation entrave la mission des aires protégées qui est de protéger de façon permanente des territoires en vue d'en préserver la biodiversité.
De l'avis de Nature Québec, qui a comparé les suivis de biodiversité effectués dans 201 aires protégées au Québec, cette situation empêcherait l'acquisition de nouvelles connaissances et le suivi de l'évolution des écosystèmes. À l'heure des changements climatiques et des grands bouleversements, il est du devoir des gouvernements de protéger adéquatement les aires protégées par l'allocation de ressources suffisantes.
Selon la Stratégie canadienne de la biodiversité, de même que la Stratégie québécoise de la diversité biologique, il est formellement énoncé que des inventaires complets et fiables sont primordiaux pour la conservation de la biodiversité. Or, force est de constater que dans les aires protégées les suivis de biodiversité se font rares, sont incomplets ou, dans certains cas, sont carrément absents. Pour Joanie Le Moignan, auteure de l'étude " Si les parcs nationaux québécois et canadiens font bonne figure, il en est tout autrement pour les réserves de biodiversité et les réserves écologiques où aucun suivi n'est réalisé." L'étude relève également de graves lacunes en ce qui concerne le suivi des espèces en péril par le gouvernement canadien.
" Nos gouvernements basent leurs gestions des aires protégées sur des données et des études trop souvent périmées. Afin de protéger adéquatement l'environnement, la faune et la flore, il faut avoir des informations justes et actuelles sur la biodiversité des aires protégées. Bien qu'il soit irréaliste de créer un réseau de suivis exhaustifs dans toutes les aires protégées, il est possible d'instaurer un réseau fort et fiable avec un peu de bonne volonté" mentionne Christian Simard.
Afin d'améliorer le suivi des aires protégées, Nature Québec suggère d'accorder davantage de ressources financières et humaines à la conservation, de veiller à la transmission des connaissances, de mettre à jour les inventaires, principalement ceux des espèces en péril, et d'augmenter les partenariats avec des organismes de conservation et des bénévoles. Enfin, Nature Québec suggère de soutenir activement la création d'un réseau des Amis des parcs.
À une époque où le monde vit de profonds bouleversements tels que les changements climatiques et l'hypothèse qu'une sixième grande extinction soit en cours, il est de notre devoir de veiller sur la santé de la biodiversité au Québec et au Canada.
Nature Québec est un organisme national à but non lucratif qui regroupe près de 5000 individus et 100 groupes affiliés oeuvrant dans les domaines de l'environnement et du développement durable. Fondé en 1981, l'organisme s'est prononcé publiquement au cours des années sur un grand nombre de questions environnementales, dont les aires protégées, l'agriculture, l'exploitation forestière et le développement énergétique.
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