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UN TRAITEMENT DE FAVEUR POUR LES SABLES BITUMINEUX DÉSAVANTAGERAIT LE QUÉBEC ET L’ONTARIO



  • Équiterre et ses partenaires exigent une politique climatique fédérale équitable


    Les gouvernements du Québec et de l'Ontario doivent protéger les intérêts de leur province en contestant une politique climatique qui accorderait un traitement de faveur à l'industrie des sables bitumineux. Il s'agit de la conclusion du rapport rendu public aujourd'hui par Équiterre, Environnemental Defence et ForestEthics intitulé " Péril en la demeure : vers un traitement de faveur pour les sables bitumineux au détriment du reste du Canada? ". Toujours selon le rapport, si le gouvernement fédéral instaure un plafond des émissions et décide de donner un traitement de faveur à l'industrie des sables bitumineux, les autres secteurs d'activité devront faire des efforts de réduction additionnels pour atteindre les objectifs de réduction.

    " Le gouvernement Harper, sous la menace de sanctions commerciales américaines, est forcé d'imposer des objectifs fermes de réduction des émissions. Les choses pourraient tout de même très mal tourner s'il va de l'avant avec sa volonté de protéger l'industrie des sables bitumineux et de mettre en place un système inéquitable", a mentionné Gillian McEachern du groupe ForestEthics.

    L'industrie des sables bitumineux est le secteur où les émissions de gaz à effet de serre (GES) augmentent le plus rapidement. Le gouvernement fédéral estime d'ailleurs que la quantité d'émissions de cette industrie pourrait tripler d'ici 10 ans si aucune action n'est menée. Si cela devait se produire sous un système de plafonnement et d'échange favorisant les sables bitumineux, les autres secteurs d'activité pourraient être tenus de réduire leurs émissions de 100 mégatonnes additionnelles pour compenser. En guise de comparaison, les émissions du Québec totalisaient 85 mégatonnes en 2006.

    " L'industrie des sables bitumineux doit faire sa juste part dans les efforts de réduction des GES au même titre que le reste du pays ", souligne Matt Price d'Environmental Defence. " Demander au reste du Canada de porter le fardeau des réductions du pays pour permettre la croissance de la production de pétrole sale pour l'exportation est une recette pour le désastre et la division ", a-t-il ajouté.

    Après l'Alberta, le Québec et l'Ontario sont les provinces qui émettent le plus de GES au Canada et par conséquent, qui ont le plus à perdre. En développant leur propre politique climatique, ces deux provinces comblent le vide laissé par l'absence de leadership fédéral. Par contre, le sort de ces politiques provinciales repose en grande partie sur les actions que posera le Canada, qui semble vouloir proposer un système qui s'alignera avec celui des Etats-Unis.

    " Alors que le Canada se doit de rejoindre le rang des pays qui combattent sérieusement les changements climatiques et qui mettent en place les assises d'une économie verte, le gouvernement Harper reste obnubilé par les sables bitumineux, l'une des pires ressources énergétiques du point de vue environnemental ", souligne Hugo Séguin, coordonnateur aux choix collectifs chez Équiterre. " Les sables bitumineux représentent un réel boulet pour le Canada ", ajoute-t-il.

    Le rapport recommande l'instauration d'un système de plafonnement et d'échange équitable dans lequel chaque secteur d'activité et région seraient responsables de leur juste part de réductions des émissions de GES.




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