Selon le rapport, il est possible de diminuer les émissions de dioxyde de carbone provenant du secteur de l'énergie de 45 % par rapport au niveau de 1990 d'ici 2020, et de 82 % à l'horizon 2050. Pour y arriver, le pays doit tabler sur le recours combiné à l'efficacité énergétique et aux énergies renouvelables.
" Il s'agit d'un objectif parfaitement réaliste ", s'est expliqué Sven Teske, directeur de la campagne Énergies renouvelables pour Greenpeace International et co-auteur du rapport. " Ce que nous proposons avec la [R]évolution énergétique, c'est scénario qui sera bénéfique tant pour l'économie que pour l'environnement. "
Préparé par Greenpeace à partir d'études de modélisation réalisées par le Centre aérospatial d'Allemagne, le rapport propose des solutions spécifiques pour réduire les émissions de GES, éliminer le charbon et l'énergie nucléaire, tout en assurant la croissance économique du Canada.
" Le rapport démontre comment nous pouvons économiser et poursuivre notre développement économique sans pour autant entraîner la planète vers des dérèglements climatiques catastrophiques. Nous avions déjà la technologie. Maintenant nous avons un plan. Il ne manque plus que la volonté politique des dirigeants canadiens ", poursuit Teske.
Selon le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), afin de minimiser l'impact des conséquences des dérèglements du climat sur la planète, les pays développés devront réduire leurs émissions d'au moins 25 à 40 % par rapport au niveau de 1990 d'ici 2020. Des recherches récentes indiquent que les réductions devront être encore plus marquées. Un pareil résultat est réalisable avec le scénario [R]évolution énergétique.
" Le Canada a un potentiel immense en matière d'énergies vertes. Celles-ci pourraient et doivent prendre la place des technologies polluantes et dangereuses comme le nucléaire et les combustibles fossiles ", spécifie Christine Lins, secrétaire-générale de l'EREC, plus grande association commerciale au monde dans le domaine des énergies renouvelables. " À l'heure actuelle, le Canada n'est certainement pas un leader vert. Le scénario de la [R]évolution énergétique montre la marche à suivre pour le devenir. "
Les subventions versées à l'industrie nucléaire et à l'industrie des combustibles fossiles doivent cesser progressivement. Pour Greenpeace, il est également essentiel d'affiner et de concrétiser des normes d'efficacité énergétique obligatoires et sérieuses pour les véhicules, les immeubles et les appareils, ainsi que la fixation de cibles obligatoires de production d'énergie renouvelable avec le prix d'achat garanti pour l'électricité verte. Le rapport prouve concrètement la faisabilité des propositions en utilisant des technologies courantes déjà disponibles. À titre d'exemples, si l'on se réfère au scénario de référence du statu quo (établie à partir des données de l'Agence Internationale de l'Énergie), la [R]évolution énergétique permettrait :
Pour implanter les mesures de la [R]évolution énergétique, Greenpeace supporte l'objectif de KYOTOplus qui vise la réduction des émissions de GES de 25 % par rapport au niveau de 1990 d'ici 2020.
" Il est temps de mener une [R]évolution énergétique au Canada ", admet Dave Martin, coordonnateur de la campagne Climat et énergie chez Greenpeace Canada et co-auteur du rapport. " Le Canada doit faire partie de la solution. Il ne doit pas constituer le problème. Pour le moment, nous sommes loin derrière les autres en matière de lutte aux changements climatiques. Il faut agir dès maintenant et adopter des mesures musclées pour mettre en place les énergies du futur ", conclut Martin.
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