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La biodiversité du Bas-Saint-Laurent - D'hier à aujourd'hui



  • Si je vous dis biodiversité perdue ou en danger de l'être, vous aurez probablement en tête des images d'animaux exotiques, comme le dodo, le panda ou les éléphants. Mais il ne faut surtout pas perdre de vue que la biodiversité d'ici est tout aussi menacée et déjà effritée : voyons à quoi ressemblait l'Est du Québec quand Jacques Cartier l'a abordé.

    La biodiversité : à aiguilles

    Quand Jacques Cartier a jeté ses premiers coups d'oeil sur la région, remarquant au passage le relief de ce qui est aujourd'hui le Parc national du Bic, il pouvait y voir une végétation passablement différente de celle que vous et moi pouvons aujourd'hui côtoyer en marchant en forêt : la forêt était beaucoup plus vieille et haute, dominée par de majestueux et très abondants thuyas occidentaux (communément appelés cèdres), et aussi, dans une moindre proportion, par de grands pins blancs et des épinettes blanches. Vous me direz que ces espèces se trouvent encore aujourd'hui dans certaines de nos forêts. Je vous répondrai que oui, mais que notre forêt s'est grandement rajeunie, uniformisée et enfeuillée, de sorte qu'aujourd'hui, on ne laisse plus vieillir ces écosystèmes assez longtemps pour que ces géants plusieurs fois centenaires dominent le paysage.

    Le régime actuel de gestion de nos forêts, où l'on récolte un peuplement à sa maturité commerciale, en moyenne tous les 80 ans, fait en sorte que tous les arbres du peuplement ont le même âge, une forêt dite équienne. Le régime naturel de perturbation au Bas-Saint-Laurent est dicté par les épidémies de la tordeuse des bourgeons de l'épinette et les chablis, qui causent la mort d'une partie seulement des arbres d'un peuplement. C'est pourquoi on retrouvait au début de la colonisation un habitat très différent, où arbres jeunes et vieux se côtoyaient, soit une forêt dite inéquienne.

    Bref, malgré la présence d'un cortège similaire d'espèces d'arbres, les écosystèmes forestiers ont beaucoup changé dans les derniers siècles, et les effets de ces changements se répercutent en cascade sur le reste de la biodiversité. De plus, la forêt précoloniale était surtout dominée par des conifères. Elle s'est enfeuillée parce que l'érable et le peuplier l'ont envahie en profitant des fréquentes perturbations humaines. Et finalement, il faut ajouter au portrait toutes les routes construites au fil des ans, qui ont fragmenté les grands massifs forestiers.

    Une analyse signée Patrick Morin, pour GaïaPresse, accessible dans sa totalité en cliquant sur le lien suivant. 

    Mots-clés : biodiversité, Québec, forêt, arbres, espèces animales.

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