Largement reconnue pour son expertise dans plusieurs technologies de pointe comme celle de l'automobile, du génie mécanique, de l'aéronautique et de l'imagerie médicale, la Bavière vient de prendre officiellement un important virage qui la placera une fois de plus en position de tête alors que, le 24 mai dernier, le Conseil des ministres de l'État de Bavière a adopté la nouvelle stratégie bavaroise de l'"innovation énergétique ".
C'est ce qu'a confirmé et précisé, lors de son passage à Québec cette semaine, Mme Emilia Müller, ministre des Affaires fédérales et européennes. Par cette décision du Conseil des ministres, la Bavière entre dans une ère nouvelle, celle des énergies renouvelables et efficaces, c'est-à-dire que l'approvisionnement énergétique devra être sécuritaire, abordable pour tous les citoyens et les entreprises de Bavière, respectueux de l'environnement et utile à l'économie et à l'écologie.
" L'adoption de cette politique aura des impacts économiques importants, a souligné Mme Müller, puisque sur un petit territoire et sans de très grandes ressources, la Bavière devra innover et développer de nouvelles technologies, ce qui entraînera aussi la création de nouveaux emplois et de nouvelles entreprises. " Au chapitre des énergies renouvelables, la Bavière a déjà une expertise en hydro-électricité, ainsi qu'en énergies solaire, géothermique et éolienne, mais comme la nouvelle politique énergétique prévoit doubler la part de ces énergies d'ici 10 ans, passant de 25% à 50% de l'approvisionnement total du Land, les organisations privées et publiques se donneront la main en R&D, en production et distribution de l'énergie renouvelable.
Souhaitant devenir le modèle du virage énergétique pour toute l'Allemagne et l'Europe, la Bavière entend renoncer le plus tôt possible à l'énergie nucléaire et se tourner vers l'approvisionnement en énergies sûres, abordables et respectueuses de l'environnement. La nouvelle politique énergétique de la Bavière se traduira donc notamment par :
1. Le développement plus rapide des énergies renouvelables pour en doubler la production au cours des dix prochaines années;
2. Le soutien de tout ce qui pourra contribuer au développement urgent des réseaux énergétiques - en Allemagne seulement, 200 milliards d'euros (275 milliards $) devront être investis dans les dix prochaines années - pratiquement la création d'un nouveau système de distribution;
3.
La réduction significative des gaz à effet de serre (CO2)
dans le domaine du bâtiment, de l'industrie et du commerce;
4. Le développement de l'infrastructure gazière afin de fournir éventuellement 4 000 mégawatts supplémentaires - des efforts accrus pour réduire les émissions de CO2 seront donc d'autant plus importants qu'il faudra atteindre les objectifs reliés aux changements climatiques malgré la construction de nouvelles centrales au gaz naturel;
5. L'intensification des recherches dans le domaine des nouvelles technologies énergétiques, en particulier les technologies de stockage d'énergie.
" Les relations uniques que nous entretenons avec le Québec permettront de profiter de son expertise en énergie renouvelable, a conclu Mme Mûller, et nous solliciterons certainement cette expertise, tant privée que public, à travers de nouvelles initiatives de collaboration entre nos deux gouvernements. "