Pierre Paradis dit ne pas être tombé en bas de sa chaise à l’annonce de la recommandation de la Commission de révision permanente des programmes. Sous la direction de Lucienne Robillard, celle-ci remet en question la pertinence même du Programme de crédit de taxes foncières agricoles.
« J’avais déjà levé le drapeau jaune », déclare le ministre de l’Agriculture du Québec en entrevue téléphonique avec la Terre. Celui-ci rappelle qu’il avait soulevé la question au congrès de l’Union des producteurs agricoles (UPA) en décembre dernier.
Pierre Paradis répond d’un « non » ferme quand on lui demande s’il entend maintenant jeter aux poubelles le programme de remboursement de taxes suivant la recommandation de la Commission. Il ironise en notant qu’il signait des chèques aux agriculteurs à titre de ministre des Affaires municipales dans les années 1980. Trente ans plus tard, en tant que ministre de l’Agriculture, il fait des chèques aux municipalités.
« Ce n’est pas la première fois que le gouvernement est à l’envers », raille le ministre de l’Agriculture. Il souhaite que des correctifs soient apportés, notant que la question touche plusieurs ministères.
En ce qui concerne l’obligation de cotiser à l’UPA pour être admissible au programme, Pierre Paradis estime qu’il s’agit d’une incongruité.
« D’après moi, cela n’a pas d’affaire à être là », soutient le ministre dans son style bien personnel.
Rappelons que l’UPA a vivement critiqué cette conclusion de la Commission Robillard, la qualifiant de « profonde incompréhension du secteur agricole ». L’Union fait valoir que l’obligation de cotiser à une association accréditée constitue un moyen simple et efficace pour l’État de s’assurer de l’application des lois.
L’UPA souligne également que la Commission ne semble pas se formaliser du fait que la Régie de l’assurance maladie du Québec retient de chaque paiement aux dentistes, optométristes et médecins le montant auquel a droit leur association respective. Les agriculteurs sont des entrepreneurs et non des employés, dit-elle, rappelant la prévalence de la formule Rand.
« Contrairement à d’autres secteurs, insiste l’UPA, l’association accréditée pour les représenter n’est pas en mesure de retenir à la source le précompte syndical qui lui revient. »
Plus de détails dans la prochaine édition de la Terre.
Source: La Terre de chez nous
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