À la lumière des conclusions énoncées dans le rapport du BAPE sur le projet du REM, il est clair que le gouvernement du Québec n’a pas toutes les données nécessaires pour donner l’aval à un projet de cette envergure.
L’enjeu actuel n’est pas de dire oui ou non au REM mais de s’assurer que le processus pour aboutir au projet final qui verra le jour soit efficace, transparent et démocratique. Si le Conseil régional de l’environnement de Montréal (CRE-Montréal) attend avec impatience des projets structurants en transports collectifs, il considère que la démonstration doit être faite de la pertinence des choix pour l’investissement des milliards de dollars prévus dans ce projet.
Démonstration de la pertinence du projet dans sa forme actuelle
En matière de mobilité durable, le CRE-Montréal, comme un grand nombre d’organismes et de citoyens, n’est absolument pas favorable à l’immobilisme qui malheureusement prévaut pour plusieurs projets importants de transports collectifs, car il y a urgence de changer les modes de déplacements dans la région métropolitaine. Toutefois, cela ne retire en aucun cas l’obligation d’expliquer le choix, de fournir les données nécessaires et au final, de faire la démonstration que la proposition sur la table est la meilleure.
Comme cela a été mentionné par le BAPE dans son mémoire, mais aussi par bon nombre d’experts et de porte-paroles, le CRE-Montréal soulevait dans son mémoire déposé en septembre dernier plusieurs questions qui, dans la forme actuelle du projet du REM, demeurent sans réponse, dont «le REM bonifiera-t-il l’offre de services pour les citoyens de l’Est de Montréal ? Augmentera-t-il réellement l’achalandage du transport collectif ? Respecte-t-il le Plan métropolitain d’aménagement et de développement (PMAD) ? Permettra-t-il réellement la diminution de l’utilisation des voitures sur l’île de Montréal ? Pourquoi remplacer la ligne Deux-Montagnes ? ». Pour répondre à cette question, la Caisse de dépôt et placement du Québec doit fournir les informations concernant les projections d’achalandage, de report modal ainsi le modèle tarifaire.
Vision globale de mobilité durable pour la région montréalaise
Ces questions et bien d’autres n’ont pas encore obtenu de réponses satisfaisantes, qui nous permettraient collectivement de lancer le projet en totale confiance. La démonstration doit être faite que tous les aspects nécessaires à un tel projet sont pris en compte. Il y a là l’occasion d’une vision globale de mobilité durable pour la région montréalaise, pour que les milliards de dollars qui y seront investis aient un impact positif sur les déplacements de la collectivité et sur sa qualité de vie. Pour y arriver, des devoirs restent à faire et la Caisse doit se donner le temps, tout comme le gouvernement, pour que ce projet mette toutes les chances de son côté dès le départ.
Il y a un fort consensus pour un grand projet de transport collectif ; il faut profiter des ressources financières disponibles au fédéral. Malgré la nécessité d’agir pour la mobilité durable dans la région métropolitaine, il ne faut pas sauter des étapes, afin de réunir au mieux les conditions de réussite d’un tel projet.
Source : CRE Montréal