Des scientifiques de Pêches et Océans Canada sonnent l’alarme dans trois importants rapports d’analyse.
Alors que la période de commentaires sur trois importants rapports du gouvernement fédéral concernant le rétablissement des baleines en péril est clôturée depuis le début du mois, la Société pour la nature et les parcs (SNAP Québec) demande la protection sans délai de l’habitat essentiel de la baleine noire de l’Atlantique Nord et du béluga du Saint-Laurent.
Dans le cadre de son Plan de protection des océans, le gouvernement fédéral a récemment publié un examen scientifique de l’efficacité de la gestion et des mesures de rétablissement actuelles pour trois espèces de baleines en péril, soit la baleine noire de l’Atlantique Nord, le béluga du Saint-Laurent et l’épaulard (population résidente du sud du Pacifique Nord-Est). Ces rapports scientifiques dressent un état de la situation pour ces populations de baleines et identifient des actions claires pour le rétablissement de ces espèces en péril.
Béluga du Saint-Laurent
Le rapport scientifique met de l’avant des mesures que la SNAP Québec et d’autres organisations environnementales réclament depuis plusieurs années, notamment :
Il est à noter que les scientifiques jugent que le rétablissement de la population est possible, mais qu’il faut agir avec célérité. « Nous saluons l’abandon récent du projet de zone industrialo-portuaire de Cacouna par le gouvernement du Québec », indique Alain Branchaud, biologiste et directeur général de la SNAP Québec.
«Toutefois, l’attente pour l’activation de la protection de l’habitat essentiel du béluga par Pêches et Océans Canada est franchement déraisonnable avec près de cinq ans de retard sur le délai prévu par la Loi sur les espèces en péril », poursuit Alain Branchaud.
Baleine noire de l’Atlantique Nord
Alors que le nombre de baleines noires trouvées mortes dans le golfe du Saint-Laurent ne cesse d’augmenter, le gouvernement fédéral a pris différentes mesures visant à réduire le risque d’empêtrement dans les engins de pêche ou de collision avec des navires, dont la vitesse maximale de 10 noeuds aux navires de plus de 20 mètres imposée par Ottawa vendredi dernier.
La SNAP Québec accueille favorablement ces mesures, mais invite le gouvernement fédéral à aller plus loin dans la mise en œuvre des actions prioritaires identifiées par les scientifiques de Pêches et Océans Canada, et notamment :
« La planification du réseau d’aires marines protégées à l’échelle du golfe – un travail que le gouvernement fédéral a initié depuis deux ans mais qui tarde à se concrétiser – permettrait de rencontrer ces objectifs de conservation tout en améliorant la prévisibilité et la durabilité pour l’industrie des pêches », affirme Alain Branchaud.
« À court terme, le gouvernement fédéral pourrait envisager l’utilisation de son pouvoir réglementaire prévu à l’article 59 de la Loi sur les espèces en péril pour protéger les éléments de l’habitat essentiel de l’espèce et ainsi se conformer aux exigences de cette loi ».
Pleine participation du Québec
Par ailleurs, alors que le Québec déploie sa Stratégie Maritime, la SNAP Québec demande au gouvernement provincial de remettre la protection des différents habitats essentiels et des autres zones d’importance écologique au cœur de la mise en valeur du Saint-Laurent. La pleine participation du Québec aux efforts de planification d’un réseau d’aires marines protégées dans la biorégion du golfe permettrait notamment de faire cet arrimage.
Le rétablissement du béluga du Saint-Laurent et de la baleine noire de l’Atlantique Nord bénéficierait d’une meilleure collaboration entre les deux gouvernements. Notamment, on s’explique mal pourquoi l’entente cadre Canada-Québec sur les aires marines protégées n’est toujours pas signée.
Source : SNAP Québec