Par Denise Proulx. Le Québec veut conserver sur la scène mondiale sa réputation de leader avant-gardiste en matière de lutte aux changements climatiques. La ministre du Développement durable, de l’environnement et de la lutte aux changements climatiques (MDDELCC), Isabelle Melançon, rappelait récemment que de multiples efforts sont en marche pour y arriver.
Mais l’inquiétude demeure et ce sont maintenant toutes les sphères de la société qui se questionnent. Où sera le Québec dans quelques années, face aux réalités climatiques ? Comment le gouvernement est-il disposé à équilibrer les enjeux économiques et environnementaux ? Comment repenser la gouvernance de l’État pour assurer un leadership exemplaire en matière d’audace et d’innovation économique et socio-environnementale ?
Ces questions lancées par le pdg de Réseau Environnement, Jean Lacroix, ont mis la table à la présentation de la ministre Isabelle Melançon, invitée au Conseil des relations internationales de Montréal (CORIM), pour faire le bilan des actions du gouvernement Couillard au cours des dernières années.
Isabelle Melancon, ministre du MMDELCC. Crédits photo: Sylvie-Ann Paré
Si les 400 convives n’ont pas eu droit à des scoops, ils ont néanmoins pu constater que la ministre responsable du MDDELCC prend à cœur l’immense travail de mobilisation qu’il reste à faire dans le monde, lorsqu’il s’agit de faire bouger les esprits sur les questions du climat.
« La coopération et la solidarité sont essentielles. Il faut travailler ensemble. Nous avons fait le choix du Marché du carbone et nous le défendons au sein du Canada. Ici comme ailleurs, le Québec a une belle expertise à partager », a mentionné d’entrée de jeu la ministre.
Lutte aux changements climatiques
Isabelle Melançon a rappelé que les nouvelles règles qui s’appliquent à la Loi sur la qualité de l’Environnement ont été élaborées pour une prise en compte des émissions de carbone et de la lutte aux changements climatiques.
Le Québec maintient son objectif de diminuer les émissions de GES de 20% sous le niveau émis en 1990 d’ici 2020, tout en reconnaissant que cette volonté exigera des divers milieux industriels de renforcer leur adaptation à de nouvelles technologies moins polluantes.
La ministre souligne que le Fonds vert est pour les entreprises un outil qui peut soutenir leurs actions en matière d’électrification de leurs véhicules. « Il faut que ça aille vite. Nous visons que 100 000 véhicules électriques roulent sur nos routes en 2020 », a-t-elle mentionné, soit quatre fois plus qu’actuellement.
Ces objectifs sont inscrits dans le Plan d’action du gouvernement québécois sur les changements climatiques 2013-2020 et le Plan d’action sur l’électrification des transports 2015-2020.
À plusieurs tables de discussion
Le gouvernement du Québec a été un des premiers États en Amérique-du-Nord à créer un marché du carbone avec la Californie. Aujourd’hui l’Ontario s’y est joint, l’Oregon s’y intéresse grandement. La ministre Melançon estime que le gouvernement fédéral respectera la volonté du Québec de conserver son autonomie dans ce dossier, même s’il a une vision différente.
Il participe également à de nombreuses tables de discussion en matière de lutte aux changements climatiques, tant en Amérique-du-Nord, au niveau mondial qu’avec les organismes qui travaillent sur les enjeux nordiques et arctiques (Article Circle).
Une réserve financière de 25,5 M$ avait été annoncée lors de la Conférence de Paris en 2015 et déjà 10 M$ ont été accordées à des organisations et des entreprises, pour réaliser des projets mobilisateurs.
« Nous venons de terminer l’appel d’une 2e phase du programme. Je crois fermement que nous arriverons à réaliser une transition vers une économie plus verte et à avancer dans la lutte contre les changements climatiques », a lancé la ministre avec conviction.
Au sujet de l'auteur : Madame Proulx est journaliste indépendante et chargée de cours à l'UQAM, Elle est co-fondatrice de GaïaPresse.
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