La Commission de l’écofiscalité du Canada publie un nouveau rapport : Clearing the air: How carbon pricing helps Canada fight climate change (Les choses au clair : comment la tarification du carbone aide le Canada à lutter contre les changements climatiques).
Elle est d’avis que les politiques de tarification du carbone [taxe carbone] mises en œuvre dans le monde réduisent les émissions de GES tout en soutenant des économies fortes.
La tarification du carbone a beaucoup retenu l’attention des Canadiens ces derniers mois. De nouveaux sondages montrent que la population y est de plus en plus favorable, et le consensus chez les économistes est que c’est la façon la moins coûteuse de réduire les émissions de gaz à effet de serre. Pourtant, le débat public s’enflamme
Discuter des politiques publiques est sain et nécessaire. Mais trop souvent la discussion au sujet de la tarification du carbone semble carburer aux malentendus plutôt qu’aux faits.
Afin d’alléger l’atmosphère et de mettre les choses au clair, la Commission de l’écofiscalité a décidé de rédiger un ABC de la tarification du carbone
Ce rapport passe en revue les éléments de la preuve. Il montre que le fait d’appliquer un prix au carbone en Colombie-Britannique, en Californie et au Royaume-Uni a fait baisser les émissions de GES tout en maintenant la prospérité économique. Il montre comment la tarification du carbone modifie le comportement des citoyens et des entreprises de façon graduelle, en leur offrant choix et flexibilité. Et il présente les résultats d’un nouveau sondage qui montre que les Canadiens soutiennent largement les actions sur le climat, et notamment la tarification du carbone.
La Commission recommande aux gouvernements de continuer d’agir en resserrant de plus en plus leurs politiques de tarification du carbone. Ils doivent évaluer régulièrement la performance de ces politiques et procéder aux ajustements nécessaires. Et ils doivent s’engager à mieux communiquer au public les réalités de la tarification du carbone, pour aider tous les Canadiens à comprendre les bases du fonctionnement et le succès de cette politique.
En bref Preuves que la tarification du carbone fonctionne tout en favorisant des économies fortes:
- Colombie-Britannique
- Mise en œuvre en 2008, la taxe sur le carbone de la C.-B. fut la première à voir le jour en Amérique du Nord.
- Elle est actuellement de 35 $ la tonne; elle augmentera de 5 $ par année jusqu’en 2021.
- Les analyses économiques montrent que les émissions annuelles de GES de la C.-B. seraient de 5 à 15 % supérieures à ce qu’elles sont si la province n’avait pas instauré sa taxe sur le carbone.
- Les analyses économiques indiquent que la taxe sur le carbone n’a eu que peu d’effet sur l’économie de la C.-B. Depuis 2008, l’économie de cette province performe mieux que celle du reste du Canada.
- Californie
- La Californie a mis en place son programme de plafonnement et d’échange en 2012.
- Les émissions de GES de la Californie sont en baisse, et la chute va s’accélérer à mesure que le programme augmente sa cadence.
- La Californie s’attend à retrouver d’ici 2020 son niveau d’émissions de 1990.
- Rien n’indique que le système de plafonnement et d’échange a entravé la croissance économique de la Californie.
- Depuis la crise économique mondiale de 2008, l’économie de la Californie performe beaucoup mieux que celle du reste des États-Unis, et cette tendance s’est maintenue après 2012, année d’implantation du système de plafonnement et d’échange.
- Royaume-Uni
- Le Royaume-Uni applique un régime hybride qui combine une taxe sur le carbone et un système de plafonnement et d’échange.
- Les industries britanniques paient plus de 20 £ la tonne d’émissions de GES.
- Les émissions au Royaume-Uni ont chuté abruptement au cours des dernières années, notamment dans le secteur de l’électricité, et ce, en bonne partie grâce à la tarification du carbone.
Faits saillants sur l’opinion publique:
- 75 % des Canadiens disent que la lutte contre les changements climatiques devrait être hautement prioritaire.
- 60 % des Canadiens (et 46 % des Albertains) veulent que le gouvernement agisse davantage dans ce domaine.
- 84 % croient que la transition vers une économie à faible intensité de carbone constitue un bon objectif pour le pays.
- 42 % disent bien ou très bien comprendre la tarification la tarification du carbone. Ce chiffre n’a guère changé depuis trois ans.
- 78 % croient que la tarification est une idée acceptable, bonne, voire très bonne. Ceux qui trouvent l’idée bonne ou très bonne sont 46 % (une hausse de 6 points en trois ans).
- La majorité des gens au Québec, en Ontario et en Colombie-Britannique ne savent pas que la tarification du carbone est en vigueur dans leur province.
- La majorité des gens dans les provinces où la tarification du carbone est annoncée ne savent pas que c’est le cas.
Source: Commission de l’écofiscalité du Canada
Crédit photo: Michal Pech sur Pexels