Haïti / Environnement : Appel à l'adoption de dispositions durables
La Plate-Forme des Organisations Haïtiennes de Droits Humains (POHDH) a exhorté les dirigeants de la république d'Haïti à adopter des dispositions durables pour garantir un environnement sain et équitable à la population locale sur toute l'étendue du territoire de la république caraïbe.
Cet appel, à fort accent de respect des droits humains fondamentaux, est contenu dans un document de 45 pages, illustré de photographies et de cartographies retraçant et analysant les événements meurtriers des Gonaïves, à 171 kilomètres au nord de la capitale, une année après les inondations du 18 septembre 2004.
L’étude effectuée pour le compte de la POHDH, intitulée « Impact de l’Assistance Humanitaire aux Gonaïves suite au Cyclone Jeanne, au regard des Droits Humains Fondamentaux », situe dans quel contexte historique, culturel, spatial, les inondations ont été enregistrées à la Cité de l’Indépendance.
« Il est du devoir de toute autorité publique, au regard des Droits sociaux, économiques et culturels, d’assumer leur responsabilité en prenant des mesures préventives sérieuses et conséquentes en vue de protéger la population », préconise la POHDH face à la situation environnementale alarmante d’Haïti.
La POHDH estime que la logique des interventions, c'est-à-dire les contributions massives annoncées après les événements, a échappé à la population dont l'amélioration des conditions de vie n'est pas constatée, un an après la catastrophe. Des institutions locales (...) ont été "troublées par les manières d’agir de certaines Organisations Non gouvernementales (ONG) », a relevé la POHDH signalant « l’incapacité des structures nationales centrales » à porter les ONG à se soumettre à « l’autorité de l’État ».
A l'occasion de la publication de cette étude, la POHDH a convié les dirigeants à cesser définitivement de jouer aux sapeurs-pompiers qui « déplorent et condamnent », à chaque catastrophe, sans prendre le temps d’anticiper sur l’avenir.
« Les classes dominantes haïtiennes et leur État, parasite et prédateur, n’ont jamais eu, tout au long de notre rude histoire, une préoccupation pour un minimum de vrai bien-être général », a évoqué la plate-forme de défense des droits humains, qui s’insurge contre l’irresponsabilité voire le désistement des institutions nationales.
« Un minimum de communication, de reddition des comptes, de transparence, n’a pas pu être réalisé (...) », en ce qui concerne le désastre de septembre 2004 à la Cité de l’Indépendance d’Haïti.
« Le choquant, par contre, est la quasi-démission totale d’institutions nationales, telles la police nationale, dès les premiers jours des sinistres ».
En réalité, les autorités étatiques n’ont arrêté aucune mesure préventive pouvant aider les populations des zones à haut risque à mieux faire face aux cyclones qui menacent Haïti, considérée comme l’ « un des pays caraïbes les plus prédisposés aux désastres ».
Aux Gonaïves et dans d’autres régions d’Haïti exposées aux catastrophes naturelles, l’angoisse s’est accentuée dès le début, le 1er juin 2005, de la saison cyclonique qui a déjà occasionné la mort de plusieurs Haïtiennes et Haïtiens, ainsi que des dégâts matériels dans les localités du Sud, du Sud-Est, et encore dans l’Artibonite à Saint Marc (96 kilomètres au nord de Port-au-Prince), suite au passage, en juillet dernier, des ouragans Dennis et Emily.
« L’ensemble de la population haïtienne n’a pas bénéficié de la circulation d’informations fondamentales au sujet de l’impact de ces sinistres, des mesures adoptées pour les prévenir » et « combattre », sur la base des priorités établies, les effets (futurs) éventuellement dévastateurs dans les prochaines villes exposées aux désastres naturels.
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