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L’environnement, un sujet de préoccupation, mais les actions concrètes tardent en Haïti



  • En marge de la Journée mondiale de l’environnement

    L’environnement, un sujet de préoccupation, mais les actions concrètes tardent en Haïti

    mardi 6 juin 2006



    P-au-P, 6 juin 06 [AlterPresse] --- La Journée mondiale de l’environnement (JME) a été célébrée lundi (5 juin 2006) en Haïti dans un contexte politique marqué par la présentation de l’énoncé de politique générale du Premier Ministre ratifié, Jacques Édouard Alexis.

    Rien n’est encore annoncé sur les nouvelles dispositions à adopter par l’administration à venir et le suivi à apporter aux décisions relatives à diverses villes d’Haïti, récemment frappées par des catastrophes naturelles et inondations, notamment à Fonds Verrettes (Ouest), Mapou (Sud-Est) et Gonaïves (Artibonite, Nord d’Haïti).

    Les pluies enregistrées ces derniers jours, un peu partout dans le pays, ramènent à la surface la réalité d’une absence de dispositions institutionnelles pour prévenir les désastres, tels les conséquences des constructions anarchiques au flanc des mornes à la sortie sud et à la sortie nord de la capitale.

    Dans certaines zones, les communautés riveraines essaient, tant bien que mal, sans l’apport des organismes étatiques, à poser des actions de prévention, malgré leurs moyens limités, suivant les observations faites par l’agence en ligne AlterPresse.

    Pour marquer la date du 5 juin, consacrée Journée mondiale de l’environnement, des activités ont été réalisées à Port-au-Prince et en province par des organisations gouvernementales et non gouvernementales.

    A l’initiative de la « Mobilisation des Paysans Haïtiens pour combattre la Pauvreté », plusieurs dizaines de jeunes ont marché dans les rues de la capitale, envoyant ainsi un message de sensibilisation quant à la préservation de l’environnement.

    « Plantons le plus grand nombre d’arbres possibles, nous avons un pays à construire », ressassent les manifestants tout en longeant la route du Canapé-Vert, à l’est de Port-au-Prince.

    Munis de banderoles, sur lesquelles sont inscrits des messages favorables à la protection de l’environnement, les sensibilisateurs veulent aller jusqu’au bout en vue de forcer les autorités étatiques et la société à, en ce sens, assumer leurs pleines et entières responsabilités.

    « Des actions concrètes doivent être engagées pour faciliter le respect de tout ce qui nous entoure. Il est anormal de continuer à jouer aux sapeurs pompiers, à panser des blessures », estime Carl Édouard Régis, journaliste à la chaîne de télévision privée Télé Haïti.

    Régis est aussi coordinateur du Réseau Haïtien de Communication sur l’Environnement (REHCEN), une association qui vient tout juste de voir le jour et qui compte motiver les gens sur les méfaits des catastrophes naturelles.

    « J’ai été pendant plusieurs fois faire des reportages à Fonds-Verrettes et à Mapou. La situation des gens était vraiment alarmante. Nous devons nous engager dans la lutte pour un changement véritable au niveau de notre système écologique », soutient le journaliste.

    Le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) a profité de cette journée pour procéder au lancement d’un nouveau rapport intitulé « Global Deserts Outlook ».

    Dans ce rapport, les experts attirent l’attention sur le fait que les déserts du monde, qui recouvrent quasiment un quart de la surface terrestre et abritent près de 500 millions de personnes, font face à des changements catastrophiques dus au réchauffement, à une demande d’eau accrue, au tourisme de masse et à la salinisation des terres irriguées.

    Dans l’intervalle, le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) vient d’expérimenter en Haïti un projet pilote qui confirme un fort potentiel pour le développement d’énergies renouvelables dans cette république caraïbe.

    Ce projet pilote vise à lutter contre la coupe des arbres dans ce pays où la couverture végétale ne dépasse pas 2 pour cent.

    Mis en œuvre dans la commune de Caracol, dans le département du Nord-est, ce projet « Élimination des barrières et création de conditions favorables au développement des énergies renouvelable » a notamment permis la mise en place d’une unité de conservation de produits de pêche avec congélateur et réfrigérateur, fonctionnant au solaire, et l’éclairage au solaire d’une école munie d’un téléviseur et d’un magnétoscope (VCR), indique le communiqué de la branche locale du PNUD, transmis à l’agence en ligne AlterPresse. [do apr 6/06/2006 12 :15]
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