Le CECI est fier d'annoncer la réalisation d'un projet de renforcement du système d'adduction d'eau potable en Haïti, dans la région de Carice, situé dans le département du Nord-Est.
Ce projet, sous l'égide du CECI, a été mis en oeuvre dans le cadre d'un accord tripartite avec l'Institut de l'énergie et de l'environnement de la francoponie (IEPF), organe subsidiaire de l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF), et le ministère des Relations internationales du Québec (MRI). L'exécution s'est échelonnée de juillet 2010 à juin 2011.
Ce projet s'inscrit dans le cadre de l'Initiative-Eau de la Francophonie, programme qui vise à appuyer et à accompagner les pays francophones dans la gestion intégrée des ressources en eau (GIRE) dans la perspective de l'atteinte des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) et à renforcer les compétences des acteurs locaux en la matière.
Cette initiative tire toute sa pertinence du fait que le système d'adduction d'eau potable du centreville de Carice devenait obsolète, ayant été mis en place en 1989 alors que la population était de 3500 habitants tandis que 6000 personnes vivent actuellement dans la communauté.
À l'époque , le réservoir de 54 mètres cube prenait deux heures à se remplir et, une vingtaine d'année plus tard, nécessitait plus de sept heures avant d'arriver à pleine capcité tandis que la population, elle, doublait. De plus, les conditions de stockage de l'eau recueillie occasionnaient des cas fréquents de typhoïde et de diarrhée pour les femmes et les enfants.
Pourquoi le projet est-il un succès?
Le projet répond à un besoin fondamental de la population.
En effet, dans le contexte actuel de l'épidémie de choléra, l'accès à de l'eau potable est devenu une priorité nationale. Le projet permet à 1400 familles d'avoir accès à de l'eau potable de façon durable. Avant le projet, ces familles utilisaient l'eau de la rivière Terre Neuve. Certaines d'entre elles devaient marcher des heures jusqu'à la rivière.
La société civile est complice de la réussite de ce projet par l'entremise du pilotage assuré par un comité de gestion constitué de la Mairie, du Conseil du projet développement participatif (COPRODEP) et d'une organisation de jeunes très influente dans la commune. En effet, la participation effective et efficace qui facilite l'appropriation du projet par les acteurs concernés constitue un facteur essentiel de viabilité et de durabilité au delà du temps de réalisation réel des interventions.
En engageant directement la communauté dans toutes les phases du projet, cela a permis de faire plus avec moins. En effet, à partir des économies réalisées, la communauté appuyée par le CECI a pu identifier et réaliser des travaux additionnels (non prévus dans le projet initial) de sécurisation du site de construction des réservoirs, de mise en place de la station de chloration et d'extension du système vers une nouvelle agglomération de plus de 200 familles.
L'aspect environnemental a été pris en charge par le CECI de par l'appui à la communauté pour la protection de l'environnement immédiat de la source d'eau captée sur un rayon de 100 mètres. Étant donné que la pénurie d'eau est due au déboisement des versants alimentant la source d'eau, une subvention a été accordée à la Mairie afin d'en favoriser le reboisement et de dédommager les propriétaires des terres concernés.
Il est à noté que le projet s'est réalisé dans un climat sociopolitique très volatile dominé par plusieurs crises (épidémie de choléra et crise électorale) en plus du contexte difficile d'après séisme. Malgré tout, les objectifs initiaux de renforcement du système et d'amélioration de sa gouvernance ont été atteints. Tel que prévu, une nouvelle source est captée, une nouvelle ligne d'adduction de 4,8 km linéaires (incluant l'extension de la ligne de distribution vers des quartiers jusque-là non desservis par le système) est construite et dotée de deux brise-charges et de huit boîtes de vannes. D'autre part, la capacité de stockage de l'eau du système a doublé, passant de 54 à 118 mètres cubes. Le projet a consenti, en outre, des efforts importants non seulement pour améliorer la potabilité de l'eau par la mise en place d'une station de chloration, mais aussi pour favoriser la protection des sources captées, sécuriser le site où sont construits les réservoirs, et surtout, renforcer la gouvernance du système en s'assurant notamment de la cohérence nécessaire et de la recherche de synergie avec les autres intervenants sur place. Par ailleurs, l'ensemble des travaux effectués dans le projet a permis de créer du travail temporaire au bénéfice de plus de 260 femmes et hommes vivant dans la communauté de Carice.
Pour toutes ces raisons, le CECI se félicite de l'action accomplie pour soutenir la population de Carice permettant à plus de 1400 familles (7000 personnes) d'avoir accès à de l'eau potable de façon durable.
[IEAU-actu]