Haïti - Santé : La tuberculose en régression, selon les dernières estimations du Ministère de la santé publique
En marge de la Journée Internationale contre la Tuberculose le 24 mars
Haïti - Santé : La tuberculose en régression, selon les dernières estimations du Ministère de la santé publique
Le MSPP se propose d’éradiquer la tuberculose en Haïti d’ici l’année 2050
samedi 25 mars 2006
Soumis à AlterPresse le 23 mars 2006
Le nombre de cas de tuberculose en Haïti régresse de 3.3% chaque année, a indiqué le docteur Richard Demezar lors d’une rencontre/débat avec des journalistes au Ministère de la santé publique et de la population (MSPP) le mercredi 15 mars 2006.
L’incidence de la maladie est passée de 180 pour 100,000 habitants en 2002 à 132 pour 100,000 en 2005, a précisé le responsable du bureau de lutte contre la tuberculose au MSPP. Cette baisse est le résultat des efforts déployés par le Ministère haïtien de la santé, le Fonds Mondial et autres organisations engagées dans la lutte contre cette maladie endémique en Haïti, a-t-il ajouté.
Outre l’enveloppe de 14.6 millions de dollars américains, allouée à Haïti par le Fonds Mondial, la lutte contre la tuberculose bénéficie du soutien financier de l’USAID et de la TB Coalition Technical Assistance, notamment.
Ces différentes sources de financement ont permis au pays d’augmenter le taux de dépistage. Résultat : le nombre de nouveaux cas de tuberculose dignostiqués a augmenté, passant de 10,291 à 14,579, selon le MSPP.
Les fonds investis dans la lutte contre la tuberculose en Haïti ont également contribué à l’amélioration du programme de traitement directement observé, augmentant, du même coup, le taux de succès de ce programme appelé DOTS (NDLR : Directly Observed Therapy Strategy, ou traitement de courte durée sous surveillance directe) estimé actuellement à 78%.
Le Ministère de la santé publique se propose de dépister environ 70% des cas d’infection au Bacille de Koch (BK), de traiter 85% des patients tuberculeux d’ici 2009 et d’éradiquer la tuberculose dans le pays d’ici 2050.
Pour atteindre ces objectifs, les stratégies de lutte vont être renforcées davantage, a annoncé la docteure Myrtha Louissaint. Il s’agit, pour le MSPP, de donner des éléments de réponse efficaces aux différents problèmes posés par cette maladie endémique en Haiti, vieille de 50 ans, a-t-elle précisé.
Parmi les stratégies développées jusqu’ici, Dre Louissaint met l’accent sur le partenariat entre le Programme National de Lutte contre la Tuberculose (PNLT/MSPP) et les organisations internationales impliquées dans la lutte contre la tuberculose, la prise en charge précoce de la co-infection TB/VIH et l’intégration TB/VIH.
Mais, pour améliorer davantage les résultats, il faudrait poursuivre et renforcer les campagnes de prévention, soutient Willy Morose, responsable du programme TB à la Fondation Sogebank.
Dr. Morose a insisté sur la nécessité pour la population de prendre en compte les facteurs principaux de la transmission du bacille de Koch. Citant, entre autres, la promiscuité et l’infection au VIH/SIDA, Dr. Morose a précisé également que le degré de contamination est sutout lié à la durée de l’exposition au Bacille de Koch et aux mauvaises conditions de santé de l’individu en question.
« Une personne qui consomme de la drogue, de l’alcool et du tabac est vulnérable par rapport au bacille de Koch », souligne le représentant de la Fondation Sogebank, institution bancaire qui gère actuellement l’enveloppe allouée à Haïti par le Fonds Mondial dans le cadre de la lutte contre le Sida, la tuberculose et la malaria.
Selon des informations fiables, 14,000 cas de tuberculose ont été notifiés en 2004 et 29% de ces patients étaient infectés au VIH/SIDA. En 2005, quelque 45% des tuberculeux examinés étaient séropositifs. Ce qui explique pourquoi la tuberculose est assez souvent liée au Sida.
Précisons que, avec 11,657 nouveaux cas de tuberculose pulmonaire par an, dont 45% des cas sont recencés à Port-au-Prince, Haïti est classée en 47e position sur les 211 pays ayant une prévalence élevée dans le monde.
A l’occasion de la journée mondiale de la tuberculose le vendredi 24 mars 2006, commémorée autour du thème « An nou tout met men pou n derasinen tibèkiloz », le Ministère de la santé tente de donner une autre dimension à la lutte contre cette maladie contagieuse.
Lors de la rencontre/débat avec une quinzaine de journalistes au local du MSPP à Port-au-Prince, le mercredi 15 mars 2006, les responsables de la lutte contre la tuberculose se sont engagés à oeuvrer en faveur de la consolidation de l’intégration TB/VIH, de l’intensification des efforts de diagnostic et du traitement des cas de VIH/SIDA et l’intensification des efforts visant l’amélioration de la prise en charge de la tuberculose infantile, en rendant disponibles les médicaments anti-tuberculeux sous formes pédiatriques.
D’autres démarches sont également envisagées en vue d’augmenter les ressources financières.
Institut PANOS-Haïti,
www.panosinst.org
email : haiti@panoscaribbean.org
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