La Commission européenne a adopté sa proposition de possibilités de pêche pour 2011 établissant les niveaux des totaux admissibles des captures (TAC) et de l'effort de pêche dans l'océan Atlantique, la mer du Nord et les eaux internationales gérées par des organisations régionales de gestion des pêches. La proposition est fondée sur les avis scientifiques concernant les quantités de poisson qui peuvent être prélevées sans mettre la ressource en péril. La Commission a mené des discussions avec les États membres et les parties intéressées et a tenu compte de leur avis dans sa proposition, qui reste néanmoins cohérente avec l'objectif de parvenir au rendement maximal durable (RMD) d'ici 2015.
Mme Maria Damanaki, membre de la Commission chargé des affaires maritimes et de la pêche, a commenté la proposition en ces termes: "Nous ne devons pas perdre de vue les données fondamentales. La quantité de poisson présente dans les mers et les océans est limitée, tout comme la quantité de poisson pouvant être capturée annuellement sans mettre l'avenir des stocks en danger. Chaque année, nous sollicitons les scientifiques pour qu'ils nous indiquent ces limites et la Commission fonde sa proposition sur leur avis." La commissaire a ajouté: "Je souhaite que l'UE atteigne l'objectif fixé lors du sommet mondial pour le développement durable, à savoir une exploitation des stocks compatible avec le rendement maximal durable d'ici 2015. La date limite se rapproche et nous devons commencer à agir dès maintenant. Il est manifeste que seules les décisions fondées sur les avis scientifiques permettront de reconstituer les stocks de poisson à des niveaux assurant un secteur de la pêche sain et florissant dans l'UE. Je dois malheureusement annoncer que les nouvelles seront décevantes pour certains quotas, mais l'expérience a montré par le passé que ceux qui pensent pouvoir négocier avec la nature ne peuvent envisager un avenir pérenne dans la pêche."
Dans l'avis scientifique qu'ils ont rendu pour l'année 2011, les experts du comité scientifique, technique et économique de la pêche (CSTEP) ont une fois de plus souligné l'état préoccupant d'un grand nombre de ressources halieutiques des eaux de l'UE. La part de la pêche européenne dans l'économie et l'approvisionnement alimentaire est nettement inférieure aujourd'hui à ce qu'elle était il y a encore quelques décennies. Les progrès visant à assurer la durabilité de l'ensemble des stocks halieutiques européens ont été lents, car les flottes n'ont pas été en mesure de s'adapter assez rapidement à l'avis scientifique. Dans 72 % des stocks évalués, la surpêche est à ce point importante que si la pêche était limitée, la quantité de poisson pêchée serait encore supérieure. Seuls 40 % de nos stocks évalués font l'objet d'une exploitation durable. Parmi les aspects positifs, il y a lieu de noter une amélioration depuis l'année dernière, où les chiffres étaient respectivement de 86 % et de 31 %, ainsi que les nets progrès réalisés en ce qui concerne certains stocks importants tels que le merlu et la sole.