Du 7 au 8 le Programme de gestion des ressources marines et côtières (Progeco) de la Commission de l'Océan Indien (Coi) a tenu un atelier à l'hôtel Retag Le Moroni. Le thème était : " Renforcement des capacités des Acteurs non-étatiques ", cela partir de l'expérience des Appels à Propositions que ce programme avait lancés au cours de ces cinq dernières années. L'objectif visé était dans un premier temps de partager les expériences acquises dans le cadre de la mise en oeuvre des deux Appels à Propositions de ProGeCo et dans un deuxième temps de renforcer les capacités des Acteurs non étatiques dans le domaine la préparation, la mise en oeuvre et le suivi/évaluation des projets.
Des expériences du projet de l'ONG Ulanga-Ngazidja concernant des campagnes de sensibilisation sur la gestion au niveau de la zone côtière et celles d'un projet de la commune de Chindini relatif à la construction d'une digue dans l'île de Grande-Comore ont été présentées et suivies de discussions et d'échanges. Des ateliers sur le même thème sont prévus dans les autres îles.
C'est M. Mohamed Halifa, délégué du gouvernement pour l'agriculture et la Pêche qui a procédé à l'ouverture de l'atelier. Le coordinateur régional du Programme, Michel de San, n'a pas manqué d éloges affirmant que " Les Comores sont les meilleures " dans cet exercice d'appels à proposition, dans la mesure où ces dernières ont eu un taux de réussite en matière d'acceptation de projets au même niveau qu'un grand pays comme la Tanzanie. Rappelons que sur quelque neuf cents projets soumis, 73 ont été retenus dont 10 concernaient les aires protégées marines. Les Comores ont eu 15 projets retenus.
Et en croire Michel de San, de plus en plus de bailleurs sont attirés par les " Appels à Propositions ". Ce qui augure de meilleures perspectives pour l'avenir. Mais pour cela, les acteurs non étatiques se doivent de continuer à renforcer leurs capacités. L'atelier a ainsi été l'occasion pour les uns et les autres d'analyser la différence entre les objectifs affichés et les résultats obtenus et de voir comment expliquer les différences entre les activités planifiées et celles qui ont été réalisées.
Pour Aboubacar Tayffa Hassanali, membre du staff du Progeco, le Programme " a mis en relief un savoir-faire qu'il convient de valoriser " et " a permis à la société civile d'avoir plus de confiance dans la gestion de projets ". A cet égard les animateurs ont mis l'accent sur les points qu'il convient de renforcer pour plus d'efficience.
C'est ainsi que sur la base de diverses missions d'évaluation sur le terrain au niveau de sept pays couverts par le Progeco, ce dernier a mis au point cinq modules de formation qui recouvrent les aspects qui nécessitent d'être renforcés. Ces modules contiennent des fiches techniques, fort utile, qui permettront à chacun de trouver son compte. Le terme de boite à outils a été plus employé par les formateurs. Dans ce cadre les outils de conception et de planification de projet, les outils de gestion, les outils d'aide aux activités commerciales, de développement des infrastructures, d'évaluation des impacts ont été retenus car couvrent l'ensemble des besoins exprimés.
Il convient de noter que des responsables d'autres projets non financés par le Progeco ont été conviés et ont à cet égard, apporté des éclairages sur le travail qu'ils mènent. Par ailleurs des organismes qui travaillent aux Comores, comme le " Small Grants program " du Fonds pour l'Environnement mondial et le Programme de coopération décentralisée (PCD) de l'Union Européenne ont été conviés à la rencontre.
Rappelons que le programme Progeco prend fin théoriquement en août de cette année. Mais comme le disait précédemment M. Tayiffa, la volonté et les compétences techniques de la part des acteurs non étatiques sont là, elles ne demandent qu'à être encore plus impliquées et renforcées pour s'engager dans d'autres batailles pour le développement local.
Hachime Abdérémane
09/08/24 à 08h48 GMT