Rio+20 ou le parcours du combattant  

Heureusement, les plages et autres beaux endroits qui composent le paysage urbain compris entre Flamengo -lieu où se tient le Sommet des Peuples- et le centre de conférences de Rio Centro -là où ont lieu les évènements du Sommet officiel- compensent agréablement le parcours du combattant que doit traverser tout être courageux qui oserait vouloir être présent à des réunions de part et d'autre de la ville. 

Deux heures de route, des indications, ou plutôt contre-indications de la zone et des horaires des navettes, en plus d'une fréquence bien trop faible de passage des celles-ci dès 13h... Le transport à lui seul fait perdre au minimum quatre heures par jour, de journées qui sont évidemment déjà courtes et dont les contraintes de temps sont difficiles à gérer. Sur place, l'aventure continue... 

En arrivant à Rio Centro, on a le droit à une visite des différents balcons disponibles à l'accréditation et au retrait des badges, la bonne volonté du personnel local n'étant malheureusement pas suffisante à contrer la pauvreté des informations dont eux-mêmes disposent... La loi de Murphy veut que le dernier balcon soit le bon, même si avec du recul, l'on se dit que le premier aurait pu l'être aussi si l'on avait insisté.

Une fois l'inscription faite et ces quatre premières heures passées, on se dirige allègrement vers les pavillons, espérant enfin pouvoir honorer nos compromis, mais ça aurait été trop beau, et trop simple. Or par ici rien est simple. Appeler un numéro de São Paulo ou se faire appeler de France ou de São Paulo sur un numéro de Rio est quasiment mission impossible, même avec l'aide d'un brésilien expérimenté !

La signalétique des pavillons et des lieux des réunions fait penser à un puzzle dont on aurait perdu une bonne partie des pièces... La carte principale des lieux est une affiche d'environ vingt mètres carrés... Qui est tournée à 90° à gauche ! Lorsqu'on croit devoir suivre tout droit pour atteindre un lieu, il faut en fait tourner à gauche...

Pour se désaltérer et reprendre ses esprits, il faut faire attention aux gobelets disponibles à côté de la fontaine d'eau... Ils sont bio dégradables mais totalement inadaptés au support qui les comporte. En essayant d'en prendre un, on en prend dix dans le meilleur des cas !

L'avantage dans tout cela, c'est qu'à partir d'un certain stade, on est obligé d'en rire, et comme ce stade est en général dépassé assez tôt dans la journée, cela permet d'évacuer un peu le stress et oublier pour quelques secondes que le document proposé le 16 au soir par le ministre brésilien des affaires étrangères suite à la prise en main de ce document par le Brésil n'est finalement qu'une liste de bonnes intentions qui ne comporte aucun engagement concret et chiffré sur des secteurs clés.

Pierre Vaudois Pereira da Silva, ENERGIES 2050, pour l'IEPF.