Le Programme alimentaire mondial des Nations Unies (PAM) s'est dit lundi de plus en plus préoccupé par l'impact du phénomène météorologique El Niño sur la sécurité alimentaire en Afrique australe où on estime que 14 millions de personnes sont confrontées à la faim à la suite de périodes de sécheresse prolongées qui ont conduit à de mauvaises récoltes l'an dernier.
Le phénomène El Niño, qui a pour conséquence d'aggraver la sécheresse dans la région, affecte déjà la récolte de cette année. Avec peu ou pas de pluie tombant dans de nombreuses régions et la période des semailles pour les céréales se terminant bientôt ou étant déjà terminée dans certains pays, les perspectives sont alarmantes, affirme l'agence onusienne dans un communiqué de presse.
Le nombre de personnes n'ayant pas assez de nourriture pourrait augmenter de manière significative au cours des prochains mois, au moment de la période de soudure, quand les stocks de nourriture et d'argent sont au plus bas. Les petits exploitants agricoles sont particulièrement vulnérables.
« En voyageant à travers le sud de la Zambie, j'ai vu des champs marqués par le manque d'eau et j'ai rencontré des paysans qui luttent pour faire face à une deuxième saison de pluies irrégulières », a déclaré la Directrice exécutive du PAM, Ertharin Cousin, à l'issue d'une visite récente dans ce pays. « La Zambie est l'un des greniers à céréales de la région et ce qui se passe là-bas est source de préoccupation, non seulement pour la Zambie mais pour tous les pays de la région ».
Les pays de la région les plus touchés par les pluies médiocres de l'an dernier sont le Malawi (2,8 millions de personnes souffrant de la faim), Madagascar (près de 1,9 million de personnes) et le Zimbabwe (1,5 million), où la récolte de l'année dernière a été réduite de moitié par rapport à l'année précédente.
Au Lesotho, le gouvernement a déclaré le mois dernier un état d'urgence en matière de sécheresse et environ 650.000 personnes, soit un tiers de la population, n'ont pas assez de nourriture. Au Lesotho comme ailleurs, l'eau est disponible en quantité extrêmement limitée pour les cultures et le bétail. La situation en Angola, au Mozambique et au Swaziland est aussi source de préoccupation.
Les prix alimentaires en Afrique australe ont augmenté en raison de la baisse de la production. Le prix du maïs - l'aliment de base pour beaucoup de personnes dans la région - est 73% plus élevé au Malawi que le prix moyen sur trois ans pour cette période de l'année.
Le PAM cherche à intensifier ses programmes d'assistance sous forme de nourriture et d'argent liquide dans les pays les plus touchés, mais il fait face à un manque de fonds. L'agence onusienne travaille aussi avec les gouvernements, les organisations régionales et d'autres partenaires sur des programmes permettant d'assurer les approvisionnements alimentaires et de protéger les moyens de subsistance.
Communiqué de l'ONU (713 hits)
09/08/24 à 08h48 GMT