Les ventes de voitures électriques progressent dans l’Hexagone, grâce notamment aux aides gouvernementales. Les professionnels se disent optimistes et prévoient la multiplication des bornes de recharge sur l’ensemble du territoire national.
Et de 100 000 ! Selon l’Association nationale pour le développement de la mobilité électrique (Avere-France), « le marché français des véhicules particuliers et utilitaires 100 % électriques a franchi le cap des 100 000 immatriculations cumulées depuis 2010, date de lancement de la nouvelle génération de véhicules électriques ». Cela fait de l’Hexagone le champion européen du secteur, puisque le cumul des segments électriques et hybrides rechargeables s’y élève « à plus de 117 000 immatriculations, un record que la France partage avec la Norvège », précise l’association.
Certes, en 2016 les véhicules électriques n’ont représenté que 1,08 % des ventes et 0,25 % du parc total de voitures et d’utilitaires. Mais depuis le début de 2017 le marché affiche une progression historique ( 24 % avec près de 7 000 immatriculations en moins de trois mois), ce qui permet tous les espoirs.
Avere-France veut notamment croire à l’enquête Ipsos « les Français et la mobilité électrique », publiée en septembre 2016. Selon ce sondage, 35 % des automobilistes sont « prêts à passer à l’électrique » et 80 % se disent même « prêts à changer leurs habitudes de mobilité pour améliorer la qualité de l’air ». Des résultats encourageants qui permettent à Avere-France de dire que « la France devrait compter plus de 350 000 véhicules 100 % électriques en circulation » à l’horizon 2020.
400 000 bornes de recharge publiques d’ici à 2020
Plus optimiste encore, le gouvernement table sur 2 millions de véhicules 100 % électriques et hybrides rechargeables d’ici à 2020, ce qui implique un développement formidable du nombre de bornes de recharges publiques et privées. Selon le ministère de l’Environnement, « 15 883 points de recharge ouverts au public sont présents sur le territoire français », mais ces points de recharge restent inégalement répartis. Si on en compte plus de 7 400 en Île-de-France, les régions Auvergne-Rhône-Alpes et Nouvelle-Aquitaine ne disposent que d’environ 1 400 et 1 300 points respectivement.
Or, Enedis, estime que « la mise en circulation de 2 millions de véhicules électriques nécessitera l’installation de 400 000 bornes de recharge publiques et 4 millions de bornes privées en 2020 ». Un défi majeur qui exigera la participation active du gouvernement et testera la capacité d’innovation technique de l’industrie et les collectivités françaises.
Heureusement, les résultats obtenus sont pour l’instant encourageants. En Occitanie, neuf syndicats départementaux d’énergie se sont associés aux métropoles de Toulouse et de Montpellier pour développer Révéo, le plus grand réseau de bornes de recharge de voitures électriques à travers la France. Implantées de façon équilibrée sur l’ensemble de la région, les 900 bornes de recharge visent à offrir un service « innovant, décarboné et interopérable à l’ensemble du territoire ».
Les projets de bornes de recharge ne manquent pas…
L’ambitieux projet E-born aspire à installer un millier de bornes électriques dans cinq départements du Sud-Est (l’Ardèche, la Drôme, l’Isère, la Haute-Savoie et les Hautes-Alpes). Le réseau devrait permettre aux conducteurs de voitures électriques et hybrides de traverser les cinq départements sans aucune rupture d’énergie.
L’énergéticien public EDF a quant à lui annoncé le lancement de deux solutions techniques de recharge électrique adaptées aux copropriétés. La première permet à l’utilisateur de se recharger sur sa place de parking individuelle en charge normale tandis que la seconde donne un accès à l’utilisateur aux bornes de recharge sur des places de parking non nominatives accessibles via des badges spécifiques. Des Solutions toutes deux éligibles aux subventions du programme d'Aide au Développement du Véhicule Electrique grâce à de Nouvelles Infrastructures de Recharge (ADVENIR).
EDF participe également au projet Corri-Door, qui vise l’installation de 200 bornes rapides sur de grands axes autoroutiers. Objectif : sortir la voiture électrique d’un usage urbain pour lui permettre de rallier des villes au-delà d’une zone de 200 kilomètres de rayon.
Sans oublier le projet 16k de Bolloré, qui prévoit le déploiement de 16 000 infrastructures de recharge pour véhicules électriques sur la totalité de l’Hexagone d’ici à 2019. L’investissement s’élève à 150 millions d’euros et ne bénéficiera pas de subventions publiques. En contrepartie, la société ne payera pas de redevance d’occupation du domaine public des collectivités territoriales.
La liste n’est évidemment pas exhaustive et devrait même continuer de s’étoffer. C’est en tout cas l’objectif du gouvernement, qui se félicite de promouvoir le développement du réseau d’infrastructures au travers de sa législation. Or, si le soutien de l’Etat s’est avéré indispensable au développement du marché des véhicules propres, on peut s’attendre à ce qu’il soit également décisif pour la progression des bornes de recharge ouvertes au public.
11/12/24 à 13h46 GMT