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Les fours solaires facilitent la vie des familles en milieu rural



  • (Ces appareils étant mieux conçus qu'autrefois, les organismes d'aide s'y intéressent davantage.)

    Par Cheryl Pellerin Rédactrice de l'USINFO

    Washington - L'exploitation de techniques combinant l'énergie solaire et l'efficacité énergétique facilite la vie d'une partie de plus en plus importante des quelque 3 milliards de personnes qui, dans les pays en développement, utilisent des combustibles traditionnels, notamment le bois et les déjections animales, à l'intérieur de leur habitation pour cuisiner et se chauffer.

    Selon l'Organisation mondiale de la santé (voir : http://www.who.int/mediacentre/factsheets/fs292/fr/index.html), les pratiques actuelles de cuisson emmagasinent de grandes quantités d'éléments polluants là où les gens vivent et elles sont à l'origine de 1,6 million de morts prématurées chaque année dans le monde, principalement des femmes et des enfants.

    Ces pratiques sont aussi à l'origine de la déforestation, de la perte de buissons et d'autres couvertures végétales et encouragent l'érosion des sols et les inondations dans des régions déjà sujettes à de telles calamités.

    Montrant une photographie prise en Afghanistan, Mme Patricia McArdle, ancienne diplomate du département d'État aujourd'hui membre du conseil de direction de « Solar Cookers International » et de « Solar Household Energy », organisations qui ont respectivement leur siège en Californie et dans le Maryland, a fait valoir à l'USINFO : « Si c'était le tout dernier arbre du pays et que cette dame doive préparer le dîner, elle couperait cet arbre et le transporterait jusqu'à son domicile. C'est pour cette raison qu'il nous faut travailler en collaboration avec les gouvernements pour encourager l'utilisation de l'énergie solaire pour la cuisson des repas. »

    En tant que méthode de cuisson, le recours à l'énergie solaire lorsque le soleil brille doit cependant être combiné à l'efficacité énergétique lorsque le ciel est couvert ou la nuit, a-t-elle recommandé.

    Le soleil au service de la cuisine

    Les trois types les plus courants de fours solaires sont les fours à caisson, les fours paraboliques et les fours à panneaux (pour plus d'informations, voir : http://fr.ekopedia.org/Four_solaire_pour_cuisson)

    Les fours à caisson sont les plus courants. Ils peuvent cuire les aliments à température moyenne ou élevée et peuvent chauffer plusieurs casseroles en même temps. Le site Internet de Solar Cookers International fait état de plusieurs centaines de milliers de ces appareils en service, ne serait-ce qu'en Inde.

    Les fours paraboliques concentrent la lumière solaire vers un point unique et cuisent rapidement les mets à des températures élevées. Il est nécessaire de les ajuster régulièrement et de surveiller leur fonctionnement pour éviter les accidents. Plusieurs centaines de milliers sont utilisés, principalement en Chine. Ils sont d'une grande utilité pour la cuisine commerciale.

    Les fours à panneaux comportent à la fois des éléments des fours à caissons et des fours paraboliques. Ils sont simples et coûtent relativement peu à fabriquer ou à l'achat. Le modèle « CooKit » de Solar Cookers International, conçu par un physicien, est le modèle le plus couramment utilisé.

    Pour maintenir la nourriture chaude ou prolonger le temps de cuisson, les utilisateurs de ces fours peuvent avoir recours à un panier recouvert d'un isolant thermique. Les fours solaires peuvent servir à sécher la nourriture, chauffer l'eau et stériliser l'eau de boisson.

    Lorsqu'ils utilisent à la fois des fours solaires, des paniers isolants et des cuisinières utilisant peu d'énergie, les gens peuvent réduire de 85 % leur consommation d'énergie, a indiqué Mme McArdle, qui a pris contact avec des responsables de divers organes gouvernementaux afin de financer des projets visant à encourager la cuisson par four solaire aux quatre coins du monde.

    De petites organisations non gouvernementales et des organisations sans but lucratif, de même que des organismes bien connus tels que le « Rotary International » et le GTZ (German/international cooperation enterprise), ouvrent aussi en vue de vulgariser cette technologie.

    Les poêles « rocket »

    Récemment, dans le cadre de son partenariat avec « Clean Indoor Air », l'Agence des États-Unis pour la protection de l'environnement (EPA) a approuvé des dons ciblant cinq organisations, notamment la Fondation CEDESOL (Center for Development with Solar Energy, ou Centre pour le développement reposant sur l'énergie solaire), qui a son siège en Bolivie.

    Ces fonds, a expliqué à l'USINFO le directeur de CEDESOL, M. David Whitfield, visent à appuyer un projet portant sur un appareil novateur utilisant le bois, appelé un poêle « rocket » dont l'efficacité énergétique se situe à 42 %, qui ne pollue pas l'environnement et qui évacue 95 % des particules et gaz nocifs découlant de la combustion hors de l'habitation.

    Grâce au financement de l'EPA, a indiqué M. Whitfield, CEDESOL « sera en mesure d'acheter du matériel en vue d'une fabrication industrielle de ces poêles et obtenir les conseils de spécialistes pour améliorer les procédures de fabrication », l'objectif étant de fabriquer 20.000 poêles d'ici à la mi-2009.

    CEDESOL fabriquera et vendra les cuisinières en Bolivie. Le GTZ offre une subvention de 26 dollars pour que les gens puissent plus facilement acheter ces poêles. Le GTZ prend aussi part à un programme visant à enlever les sources de fumées dans 100.000 habitations dans des zones rurales de Bolivie.

    Pour que l'utilisation de systèmes intégrés de cuisson - cuisinières efficaces, fours solaires et appareils pour la cuisson à petit feu - se généralise, il est nécessaire d'aider les gens à s'habituer aux nouveaux appareils de cuisson.

    Il faut, en premier lieu, a expliqué M. Whitfield, que les gens aient les moyens d'acheter ces appareils, mais cette nouvelle technologie est vouée à l'échec si certaines pratiques de commercialisation ne sont pas mises en place.

    Pour Mme McArdle, il faut que les chefs de file locaux s'impliquent pour réussir un tel transfert de technologie. « Dans la plupart des cas, à moins d'avoir une situation de catastrophe, il est souhaitable que les gens achètent les appareils. Il faut donc penser à la façon de financer ces achats », a-t-elle rappelé.

    Il n'en demeure pas moins que les avantages - pour les foyers, les entreprises, les gouvernements, les organisations humanitaires et celles qui se vouent au développement - sont plus nombreux que les problèmes.

    « J'entrevois une croissance positive de cette industrie. Les gens sont plus sophistiqués, le matériel de meilleure qualité, et je pense que le moment est propice, d'un point de vue écologique et économique, pour que nous commencions à concentrer nos efforts sur la propagation de ce type de technologie », a dit M. Whitfield.

    Source : Bureau des programmes d'information internationale du département d'Etat.
    Site Internet : http://usinfo.state.gov/fr/
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