Le Premier ministre mauricien, M. Navin Ramgoolam qui a été en visite officielle en France, du 10 juin au 14 juin 2008, a été reçu à l'Elysée par le Président de la République Française, Nicolas Sarkozy. Dans le cadre de cette visite, l'aide française a été sollicitée pour la mise en oeuvre du programme 'Maurice, Ile Durable'.
'Maurice, Île Durable' projet du gouvernement mauricien (Voir dépêche 'Maurice Ile Durable' en date du 04/04/08) occupait une place importante lors des rencontres et des discussions que le Premier ministre mauricien a eu à Paris. Soulignons que l'ambition de 'Maurice, Île Durable' vise a réduire d'environ 65% d'ici 2028 la dépendance énergétique de Maurice du pétroles et d'autres énergie fossiles. Dans ce contexte, le Premier ministre mauricien a indiqué que Maurice aura besoin de développer des pôles d'excellence dans le cadre d'un partenariat avec les entreprises, des universités et des instituts de recherche. Ces partenariats devraient permettre de mobiliser les meilleures compétences et les technologies de pointes.
La partie française est disposée de venir en aide à Maurice pour traduire dans la réalité le programme 'Maurice, Île Durable'. Maurice va bénéficier d'une assistance technique pour le développement de l'énergie éolienne. Quant à la Cite des Sciences et de l'Industrie de la Villette, il a été question d'un soutien technique pour la création d'un éco-parc avec des dimensions pédagogiques et touristiques à Maurice. Il faut aussi noter l'engagement de l'Agence Française de Développement (AFD) pour octroyer des prêts à des taux concessionnels pour de projets écologiques
Après la dotation budgétaire annoncée au début du mois de juin, par le ministre mauricien des Finances et du Développement Économique, lors de la présentation du budget à l'Assemblée Nationale, le soutien de la France vient consolider les moyens pour jeter la base de 'Maurice, Île Durable'. Cependant, le concept de 'Maurice, Île Durable' doit s'insérer dans un processus national du Développement Durable. Or Maurice est encore trop ancrée dans une vision économiste du développement sans nécessairement la vision holistique d'un développement intégrant la justice sociale et la protection de l'écologie. Trop souvent on oppose la croissance à l'écologie. Il faut pouvoir sortir du jeu à somme nulle pour passer au développement des techniques à double gain comme cela existe dans le cas du recyclage où les techniques industrielles permettent de minimiser les rejets des déchets.
Or le problème fondamental c'est que le mauricien, comme les autres peuples, a oublié que l'homme et la nature font partie d'un même système et toute dégradation du rapport entre les deux remet en question la durabilité du développement. Par conséquent, il n'y aura pas de 'Maurice, Île Durable', si la République de Maurice, ne se dote pas d'une stratégie et d'un plan d'action de Développement Durable. Une telle démarche passe par une révolution écologique du mauricien, laquelle révolution nécessite un changement de mentalité du mauricien dans sa façon de penser et d'agir, de produire et de consommer. Cette démarche nécessite une nouvelle approche dans l'éducation, la sensibilisation, la formation, la communication et la recherche en vue d'un Développement Durable. Comme c'est la décennie des Nations Unies en vue de l'Éducation pour le Développement Durable, espérons que ce dernier pourra être le catalyseur pour accompagner la mise en place du programme 'Maurice, Île Durable'. Encore faut-il une volonté politique pour assurer la transition vers le Développement Durable et 'ecoliser' la pensée du mauricien.
Pour en savoir plus sur les idées de M Joël de Rosnay (1219 hits)
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17/10/24 à 09h35 GMT