Les Maldives a fait la une des medias, la semaine dernière, à la suite de la tenue du Conseil des ministres de l'archipel sous la présidence de Mohamed Nasheed en personne, sous l'océan à une profondeur de six mètres. Le président des Maldives était entouré de ses ministres sous la mer non loin de l'île Girifushi. La démarche de cette opération publicitaire réussite a permis aux chaînes de télévisions internationales et autres médias de mettre, les Maldives à la une de leurs journaux télévisés et par la même, attirer l'attention de la communauté internationale, dans le cadre du Sommet de Copenhague, sur le risque de voir les Maldives disparaître à jamais avec la monté du niveau de la mer. Selon les projections de 2007 du 'Comité Intergouvernemental des Nations Unies sur le Changement Climatique', il suffirait que le niveau de la mer monte de 18 à 59 cm d'ici 2100 pour que l'archipel devienne inhabitable.
Au delà de l'opération publicitaire, les Maldives tout comme les autres Petits États Insulaires seront les premières victimes du réchauffement de la planète. Les conséquences directes pour les Maldives sont de plusieurs ordres, notamment du point de vue :
(i) La Sécurité Alimentaire, avec la montée du niveau de la mer, il y a des forts risques de contamination du sol qui va affecter l'agriculture ;
(ii) L'Érosion des zones côtières prendra de l'ampleur avec le risque de perte d'une partie du territoire sur la zone côtière et aussi des îles avoisinantes ;
(iii) Humain, les maldiviens risquent de devenir les premiers réfugiés écologiques de la planète. D'ailleurs, le Président des Maldives est à la recherche d'une terre d'accueille pour son peuple.
(iv) Politique, car c'est la disparition d'un État qui est en jeu.
Quant à l'avenir des Maldives, tout repose sur ce que le monde décidera de faire pour renverser ce processus de réchauffement de la planète et des politiques d'adaptations viables. A l'issu de cette réunion du conseil des ministres sous la mer, il a été décidé de faire des Maldives la première île neutre en carbone, et le conseil a voté une résolution visant à 'une action internationale pour la réduction des émissions du dioxyde de carbone'. Aussi, le parlement des Maldives prépare un projet pour introduire une taxe verte de 3 dollars américains par jour et par personne pour les touristes.
Cependant, ces risques concernent aussi les autres Petits Etats Insulaires de la zone de l'Océan Indien (Comores, Maurice, Seychelles, Zanzibar etc.) ainsi que d'autres pays du monde. L'enjeu pour tous ces pays est comment s'adapter pour résister aux conséquences néfastes de ce bouleversement écologique. L'adaptation et l'atténuation demeurent au centre de la problématique du changement climatique. Est-ce que la communauté internationale est prête, au nom d'une 'Justice Climatique', à faire accepter une compensation financière comme réparation aux victimes à venir?
Espérons que ce conseil de ministre sous l'Océan Indien ne sera pas vain. Quand on aura tout oublié, souhaitons que la raison aura le dessus sur l'éphémère et on reviendra alors au débat essentiel qui est, comment changer le mode de vie sur la planète. Car aujourd'hui, plus que jamais, le changement climatique constitue la plus grande menace au développement durable.
Pour en savoir plus sur le sommet de Copenhague (935 hits)
Voir aussi le projet de la COI sur le Changement Climatique (919 hits)
17/10/24 à 09h35 GMT