40 % des jeunes filles mineures victimes de prostitution au Cameroun
Près d'un million d'enfants, à travers le monde, entrent chaque année sur le marché de l'exploitation sexuelle. Le phénomène évolue discrètement au Cameroun. Une étude vient de poser le diagnostique : 40 % de jeunes filles en seraient victimes.
Une édition spéciale du périodique Passerelle avait donné le ton. L'étude récemment commise par le Cercle international pour la promotion de la création (Cipcre), confirme les faits rapportés par l'enquête journalistique d'alors : l'exploitation sexuelle des jeunes filles prend de l'ampleur au Cameroun. Le rapport de l'étude, réalisée par la Cameroon Society for Prévention of Child Abuse and Neglect (Caspcan), est formel. "Le phénomène de l'exploitation sexuelle des jeunes filles à des fins commerciales est réel et inquiétant au Cameroun". Sur une vingtaine de page, le travail dirigé par Dr Daniel Mbassa Menick (président de la Capscan) explique, au bout d'une démarche méthodologique soutenue par la technique de l'échantillonnage, que le phénomène implique essentiellement les jeunes filles âgées de 9 à 20 ans et s'affirme surtout dans les grandes villes du pays.
On apprend, avec ce travail, que sur 722 jeunes filles identifiées et interrogées dans quatre villes (Yaoundé, Douala, Bamenda et Bafoussam), 291 filles sont victimes d'exploitation sexuelle à des fins commerciales. Soit une prévalence de 40 %. L'étude fait remarquer que des parents jouent, consciemment ou non, un rôle important dans ce drame. Car certains instrumentalisent leur progéniture pour les besoins de cette cause ou ne disent rien lorsqu'ils sont au courant de cette activité. Une démission parentale aggravée par la pauvreté et des actes de violence ou de frustration domestique.
Intitulé "Enfance en danger", ce travail qui est l'un des tout premiers à être réalisés dans ce secteur au Cameroun, débouche sur quelques recommandations. Il suggère, entre autres, la rupture du silence qui entoure ce phénomène. Pour en appeler à la conscientisation sociale. L'étude recommande aussi l'aménagement des espaces d'écoute des enfants au sein des communautés ; l'éducation et la formation aussi bien pour les parents, les enfants que pour des professionnels engagés dans l'encadrement de l'enfance ; ainsi qu'un plaidoyer en faveur du renforcement et de l'application de la législation en matière d'exploitation sexuelle des enfants.
Source: http://emmanuelbellart.skyrock.com
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