Pour la France, qui a fait de la nutrition et de la sécurité alimentaire une des priorités de sa Présidence du G20, les réserves alimentaires d'urgence représentent un moyen de protéger les populations les plus vulnérables contre les chocs qui peuvent dérégler les chaînes d'approvisionnement en nourriture, à l'image de la hausse des prix alimentaires de 2008. La France a donc demandé au PAM de mener une étude de faisabilité sur ce sujet.
"Les réserves alimentaires, lesquelles nous aimerions voir cibler les populations les plus vulnérables et les pays les plus fragilisés en particuliers, doivent permettre de répondre aux crises alimentaires et prévenir toute aggravation de la situation," a déclaré M.Henri de Raincourt, Ministre français chargé de la Coopération, lors de la réunion qui s'est tenue au siège du PAM, à Rome.
Les stocks pré-positionnés Cette réunion de Haut Niveau, enue le 16 mai dernier, a réuni des dirigeants d'ONGs, des partenaires du secteur privé, et des représentants d'instituts de recherche et de l'ONU. Ensemble, ils ont parlé du rôle et de la justification d'un système de réserves alimentaires d'urgence, comme mécanisme pour permettre aux pays vulnérables de mieux gérer la volatilité des prix et de répondre, au plus vite, aux besoins alimentaires des populations.
"L'idée, qui est en cours d'élaboration, est d'examiner si un système efficace de stocks pré-positionnés, bien ciblés, peut contribuer à garantir aux plus pauvres et aux plus vulnérables un accès rapide à des vivres en cas de choc ", a expliqué Josette Sheeran, Directrice exécutive du PAM.
Mme.Sheeran a indiqué que le PAM aide déjà plusieurs pays, dont l'Éthiopie, à gérer des réserves alimentaires qui servent de "premières lignes de défense" en temps de crise. Elle a souligné que les stocks envisagés sont très petits et qu'ils ne seraient pas utilisés pas comme un mécanisme de contrôle des prix.
La France entend proposer un modèle de réserves alimentaires aux pays membres du G20 lors du prochain sommet qui se tiendra à Cannes, en novembre prochain. Il a également été envisagé que des pays du G20 lance un projet pilote de réserves alimentaires d'urgence "pour démontrer leur faisabilité."
Plan en plusieurs volets
Les réserves alimentaires sont simplement l'une des approches que la France étudie dans le cadre de sa présidence du G20, dont l'un des objectifs est faire avancer la lutte contre la faim et de nouer de nouveaux partenariats. Parmi les autres questions clés à l'étude, évoquées lors de la réunion à Rome, on trouve : l'accès à la nutrition, les filets de protection sociale et l'accès des petits exploitants aux marchés.
"Les réserves alimentaires d'urgence s'inscrivent dans le cadre d'une approche globale (...) Cette dernière comprend les systèmes d'alerte précoce et la cartographie, le soutien aux petits agriculteurs ainsi que l'utilisation des outils innovants de gestion des risques et l'amélioration de l'état nutritionnel des individus et des communautés", a déclaré M. Sujiro Seam, sous-directeur de la Sécurité alimentaire et du Développement économique au Ministère français des Affaires Etrangères.
Mme. Sheeran a remercié la présidence française du G20 d'avoir faitde la sécurité alimentaire une des priorités de son mandat. Pour Mme Sheeran, les discussions qui se sont tenues à Rome prouvent "que le G20 peut accomplir la tâche qui lui incombe, soit jouer le rôle de chef de file à l'égard des thèmes essentiels qui nécessitent une action mondiale et unifiée.