Patricia Lozano est une spécialiste de l'air provençal. Ingénieur référente sur l'est des Bouches-du-Rhône chez Air PACA, l'observatoire régional de la qualité de l'air né de la fusion d'Atmo PACA et d'AIRFOBEP, elle lève le voile sur l'air que nous respirons.
En Provence, on a tendance à croire que l'air n'est pollué qu'en été, pendant les fameux pics d'ozone. Mais cet hiver, les indices de qualité de l'air ont vu rouge. Pourquoi ?
Pour comprendre, il faut d'abord différencier les types de pollution qui vont avec les saisons. L'été, c'est l'ozone qui est mis en avant. L'hiver, ce sont les microparticulesqui posent problème. On atteint parfois des concentrations importantes de PM10 (particules de moins de 10 microns) et PM2.5 (particules de moins de 2.5 microns). En 2011, nous avons ainsi constaté 7 dépassements du seuil d'information, fixé à 80 %u03BCg/m3/jour par les autorités, pendant les mois de janvier, février, novembre et décembre, soit uniquement pendant la période hivernale. En février dernier, on a même relevé 96%u03BCg/m3 sur Rabatau. L'hiver, comme l'été, compte davantage de journées ensoleillées et peu ventilées, qui contribuent à la stagnation des particules. La situation devrait s'améliorer avec l'arrivée du printemps, car les intersaisons sont souvent plus ventées et pluvieuses. Et la hausse des températures limite le recours au chauffage.
Pourquoi les alertes ont-elles été plus nombreuses en 2011 ?
C'est la météo qui fait exploser le niveau de particules. Le début et la fin d'année ont été plus froids et peu ventilés. A Marseille, le résidentiel tertiaire étant responsable de 22%des émissions de particules, il suffit que les températures chutent et que les ménages montent le chauffage pour que l'air soit plus pollué. La combustion du bois de chauffage, c'est d'ailleurs la moitié des émissions de microparticules des ménages en hiver.
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17/10/24 à 09h35 GMT