Dans une étude publiée en octobre 2012 par la Dares, division statistique du ministère français du Travail, sur les bas salaires en France entre 1995 et 2011, on apprend qu'un-e salarié-e sur six, soit 3,6 millions de personnes occupe un emploi à bas salaire, soit en dessous du Smic (1). Or les femmes représentent les trois quarts de cette population. Cette situation a pour conséquence directe que près du quart des femmes salariées touchent un bas salaire (24,2% en 2011) alors que seuls 8% des hommes sont concernés.

Ces emplois à bas salaire sont également aux trois quarts occupés par des salarié-es à temps partiel, très majoritairement, des femmes. Tandis que près de la moitié des salarié-es concerné-es sont en contrat à durée limitée ou travaillent chez un particulier.

Ces données corroborent les chiffres d'une autre étude produite quelques jours auparavant par l'INSEE et intitulée " Une photographie du marché du travail en 2011 ". Cette étude laisse apparaître un " sous-emploi massivement féminin ", signifiant l'existence d'emplois le plus souvent à temps partiel, ne satisfaisant pas l'intéressé-e. En 2010, les femmes représentaient 70,4 % de ces salarié-es. En 2011, cette proportion a augmenté et est passée à 73,4%.

En termes de bas salaires, " le désavantage relatif des femmes a eu tendance à diminuer " ces 20 dernières années, observe toutefois la Dares. En 1995, plus de 30% des salariées occupaient un emploi à bas salaire. Elles étaient 27,4% en 2002, et 24,2% en 2011.

Ces données statistiques permettent d'évaluer les écarts de richesse entre hommes et femmes en France et plus généralement leur situation par rapport au marché du travail, aux moyens de production, et aux conditions de consommation et de bien-être.

 (1) Un emploi à bas salaire est un emploi dont le salaire net mensuel est inférieur ou égal aux deux-tiers du salaire mensuel médian de l'ensemble des salariés. Ce qui, en 2011, correspond à 1 055 euros nets mensuels, un seuil juste en dessus du Smic.